-
The Mindy Project 01x01 - Pilot
Le coup d'envoi officiel de la rentrée des séries, on y est ! Cette semaine, NBC a officiellement lancé les diffusions hebdomadaires de Go On et The New Normal. Comme je vous ai déjà parlé des pilotes de ces deux dernières, rien de mieux que de poursuivre sur ma trajectoire avec la suite du défi qu'on s'est lancé avec ladyteruki. Pour rappel, cette saison, nous visionnerons et commenterons tous deux chacune des nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de pouvoir comparer nos deux avis, vous trouverez au bas de chacun de mes articles consacré à une nouveauté une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.
Après les nouvelles comédies de NBC, l'heure est venue de se pencher sur celles de FOX, avec The Mindy Project.
Qui, quand, où ?
Parce qu'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Mindy Kaling a créé la série et donc signé le scénario de ce pilote, dont la réalisation a été confiée à Charles McDougall. Première diffusion officielle sur FOX le 25 septembre 2012, mais l'épisode a été mis en ligne par la chaîne sur Hulu dès le 27 août.
C'est avec qui?
La distribution principale est composée de Mindy Kaling (Mindy Lahiri), Chris Messina (Danny Castellano), Ed Weeks (Jeremy Reed), Anna Camp (Gwen Grandy), Zoe Jarman (Betsy Putch), Amanda Setton (Shauna DiCanio) et Stephen Tobolowsky (Marc Shulman).
De quoi ça parle ?
Après une soirée trop arrosée qui s'est terminée au commissariat, Mindy Lahiri, fan inconditionnelle de comédies romantiques depuis son plus jeune âge, décide qu'à 31 ans, elle doit reprendre sa vie en main si elle veut enfin trouver l'homme de sa vie. Entre deux flirts avec ses collègues du service de gynécologie et tenant compte des précieux conseils de sa meilleure amie Gwen, elle tente de corriger ses petits défauts et de se défaire de ses mauvaises habitudes pour mettre toutes les chances de son côté.
Et j'en pense quoi ?
Avant d'aborder le contenu de ce pilote, je vais commencer par vous faire une petite confession légèrement embarrassante : je n'ai jamais regardé un seul épisode de The Office (quelle que soit la version). Par ailleurs, je ne connaissais pas du tout Mindy Kaling avant le visionnage de ce pilote, comprenez donc par-là que je n'ai absolument rien vu du reste de sa filmographie. Pour tout vous dire, j'ignorais même jusqu'au son de sa voix. Et ce fut là la première bonne surprise qui m'attendait au lancement de l'épisode, tant je l'ai tout de suite trouvée agréable à l'oreille. Quitte à avoir le droit à un peu de narration en voix off, autant que celle-ci ne soit pas trop énervante !
Deuxième bonne surprise : pour ne rien gâcher, tandis que Mindy nous raconte sa passion pour les comédies romantiques, elle trouve directement le moyen de marquer des points dans la colonne "capital sympathie" en choisissant d'ouvrir avec un bref extrait de When Harry Met Sally..., film de référence suprême du genre s'il en est. Elle a ensuite le bon goût de préférer You've Got Mail à l'insipide Sleepless in Seattle... L'affaire est entendue : je l'aime bien, cette petite ! Bon alors, certes, elle s'égare ensuite avec Notting Hill (que, pour l'anecdote, j'avais fini par refuser catégoriquement d'aller voir à l'époque après m'être farci la bande-annonce environ 250 fois) et elle fait partie de la catégorie des individus qui apprécient Sandra Bullock, mais que voulez-vous, la perfection n'est pas de ce monde, n'est-ce pas ?
C'est précisément le message que véhicule le pilote de The Mindy Project - non, non, suivez un peu vous là, dans le fond, pas que Sandra Bullock a des fans, mais que personne n'est parfait. La démarche de Mindy pour tenter de corriger ses défauts et de faire des choix plus judicieux dans l'espoir de trouver enfin chaussure à son pied m'a plu précisément parce qu'elle a pleinement conscience que Rome ne s'est pas faite en un jour et que ce travail sur elle-même prendra du temps et se fera petit à petit. Si ses héroïnes dans la vie sont Meg Ryan et Julia Roberts, elle n'en est pas pour autant une rêveuse invétérée qui se contente d'attendre le prince charmant.
Je n'ai pas l'habitude de m'attarder sur les slogans promotionnels des affiches de séries, mais pour le coup, je trouve celui de The Mindy Project particulièrement bien choisi : "For everyone whose life is a work in progress." C'est exactement ce que j'ai ressenti au visionnage. On a ici affaire à un personnage qui est prêt à faire des efforts pour se construire un bel avenir, mais qui n'en oublie pas pour autant de vivre dans le présent. Il n'est pas question de changer radicalement du jour au lendemain, simplement d'aller de l'avant tout en continuant à profiter du quotidien. Et ce côté "j'ai la lose, mais je me soigne" me l'a rendue infiniment plus sympathique que si on avait eu affaire à une pleurnicheuse s'apitoyant sur son sort à coups de "je suis vraiment trop nulle, je trouverai jamais personne, alors je vais changer du tout au tout." Sans m'identifier à Mindy, j'ai trouvé qu'il y avait chez elle quelque chose de vraiment positif qui donne envie de la voir réussir à aller où elle veut.
Du peu qu'on a pu voir d'elle pendant cette grosse vingtaine de minutes, Mindy n'est pas du genre à se laisser abattre, que ce soit par une poupée Barbie qui la nargue depuis le fond d'une piscine ou par les petites piques assassines de son collègue Danny qu'elle envoie bouler efficacement dès qu'il la titille un peu trop. D'autre part, j'ai apprécié le pragmatisme et l'honnêteté du personnage. Quand elle se trouve face à une patiente qui n'a pas de couverture sociale, elle ne se démonte pas en se cachant derrière des phrases toutes faites pour refuser de la prendre en charge, elle fait comprendre au fils de cette dernière qu'elle a juste besoin qu'il lui dise que la situation va changer d'ici la date d'accouchement alors qu'elle est pleinement consciente que ce ne sera probablement pas le cas. On enchaîne d'ailleurs avec une scène assez similaire où elle fait comprendre à ses assistantes le type de patientes qu'elles doivent lui envoyer en priorité. Plus tard dans l'épisode, quand elle doit mettre un terme prématuré à son rendez-vous pour accoucher ladite patiente, elle s'excuse un peu maladroitement auprès de l'homme avec lequel elle devait passer la soirée, mais les révélations qu'elle fait sur elle-même au moment de s'en aller m'ont marqué par leur franchise.
Enfin, une autre chose qui m'a plu chez le personnage, c'est qu'il ne boude pas son plaisir. Qu'il s'agisse de s'enfuir à vélo en emportant une bouteille après avoir dit ses quatre vérités à son ex en pleine réception de mariage ou de finir la soirée avec le bel Anglais dont le charme ne la laisse clairement pas indifférente, Mindy sait s'amuser et nous amuser par la même occasion. Elle a de plus la grande qualité de savoir rire d'elle-même, comme nous le montrent ses échanges avec sa meilleure amie, incarnée par la toujours impeccable Anna Camp, ou la scène du commissariat qui ouvre l'épisode.
Bien sûr, le pilote n'est pas exempt de défauts, j'aurais aimé qu'on s'arrête un peu plus longuement sur les autres personnages mais on ne saurait vraiment reprocher à Mindy Kaling de s'être taillé la part du lion. Et puis quelque part, je trouve ça plutôt de bon augure, qu'à l'image du changement de vie de son héroïne, la série aussi soit un "work in progress".
Au final, je n'ai peut-être pas ri à gorge déployée devant The Mindy Project, mais j'ai trouvé la série pleine de charme et son héroïne attachante, ce qui, pour moi qui redoutais un clone de New Girl, n'est déjà pas si mal. Rendez-vous est d'ores et déjà pris, nul doute que je suivrai d'un œil amusé mais bienveillant les péripéties de la pétulante Mindy.
Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?
Au rayon des invités de ce premier épisode, vous aurez probablement reconnu Richard Schiff, le Toby Ziegler de The West Wing, en médecin supervisant Mindy et ses collègues dans la scène où elle rencontre Tom, lequel est incarné par Bill Hader du Saturday Night Live. Quant à Dennis, le premier rendez-vous écourté de notre héroïne, il prend les traits d'un ancien collègue de Mindy Kaling en la personne d'Ed Helms, alias Andy Bernard dans The Office.
Tags : télévision, pilotes, the mindy project, mindy kaling, chris messina, ed weeks, anna camp, zoe jarman, amanda setton, stephen tobolowsky
-
Commentaires
Il a aimé ! Ah, quel soulagement !
J'ai adoré la scène où elle explique aux secrétaires médicales quel type de client elle préfère. Etant donné les origines de Kaling, ça passe formidablement bien (ç'aurait sans doute été plus maladroit avec un personnage/acteur blanc, mais passons), et je trouve que ça participe à nous présenter un personnage qui n'a pas peur de ses contradictions. Comme tu le dis, le rendez-vous avec Ed Helms (il avait un nom, ce perso ?) est hilarant pour exactement les mêmes raisons, c'est-à-dire que même quand elle essaye d'être "elle-même +", elle reste quand même fondamentalement elle-même, et ça la rend délicieuse.
C'est rare qu'on puisse dire d'un vehicle comme The Mindy Project qu'il a su créer un personnage touchant, humain et réaliste. Généralement, plus un comédien/scénariste veut mettre de lui-même dans un personnage, plus il vire à la caricature (pour ceux qui font encore des cauchemars suite à Are you there Chelsea?, vous voyez de quoi je parle) ou bien il passe pour un héros sans faille ni aspérité, et ce n'est pas du tout le cas ici. Ca me rend toujours toute chose quand un comédien se met "intérieurement" à nu comme ça, sans craindre la vulnérabilité.