• Contrairement à ce que vous seriez tout à fait en droit de penser au vu des deux mois et demi écoulés au cours desquels je n'ai absolument rien posté, je n'ai ni abandonné ce blog ni renoncé au défi que ladyteruki et moi nous sommes lancé cette saison, à savoir visionner et commenter tous les pilotes que nous parviendrons à nous mettre sous la dent. Afin de comparer nos deux avis, je vous rappelle au cas où vous l'auriez oublié pendant cette longue absence de nouveau post qu'il vous suffira de cliquer sur la bannière que vous trouverez au bas de chacun de mes articles consacré à une nouveauté pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet (et ce même s'il y a fort à parier que vous ayez déjà lu celui-ci avant moi, puisque je ne lis les billets de ma comparse sur les pilotes qu'une fois les miens publiés).

     

    Nashville 01x01 - Pilot

    C'est donc avec un certain retard mais un enthousiasme absolument pas entamé que je vais conclure l'année 2012 en vous parlant du seul des trois dramas lancés en cette rentrée par ABC à avoir obtenu une saison complète : Nashville.

    Qui, quand, où ?

    R.J. Cutler assure la réalisation de ce pilote dont le scénario est signé par Callie Khouri, créatrice de la série. La première diffusion de l'épisode sur ABC date du 10 octobre 2012, mais on notera qu'à l'instar de nombre des nouveautés cette saison, ce pilote a bénéficié d'un lancement anticipé en ligne via le site officiel de la chaîne, Hulu et iTunes à compter du 3 octobre 2012.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Connie Britton (Rayna James), Hayden Panettiere (Juliette Barnes), Clare Bowen (Scarlett O'Connor), Eric Close (Teddy Conrad), Charles Esten (Deacon Claybourne), Jonathan Jackson (Avery Barkley), Sam Palladio (Gunnar Scott), Robert Ray Wisdom (Coleman Carlisle) et Powers Boothe (Lamar Wyatt).

    De quoi ça parle ?

    La carrière de Rayna James, star de la country, est en perte de vitesse : les ventes de son dernier album stagnent et les réservations de billets pour sa tournée indiquent qu'elle risque de chanter pour des salles à moitié vides. Afin de limiter les dégâts, sa maison de disques lui propose alors de faire tournée commune avec la nouvelle coqueluche du public, Juliette Barnes, dont Rayna n'apprécie ni la personnalité, ni le travail. Sans le moindre scrupule, la jeune femme ne tarde pas à jeter son dévolu sur Deacon, le guitariste - et accessoirement ancien amant - de Rayna, dont la nièce Scarlett vient tout juste d'arriver à Nashville avec son petit ami.

    Par ailleurs, le père de Rayna, le riche industriel Lamar Wyatt, convainc son gendre Teddy de se présenter aux élections municipales, ce qui met Rayna dans une position délicate vis-à-vis de son ami Coleman Carlisle auquel elle avait promis de chanter lors de l'annonce de sa candidature.

    Et j'en pense quoi ?

    Inutile d'y aller par quatre chemins, j'ai tout simplement adoré le pilote de Nashville, qui de toutes les nouveautés proposées en cette rentrée télévisuelle, était sans le moindre doute celle qui semblait le plus faite pour moi. Il me semble que je n'en ai pas encore parlé par ici, mais ceux qui me suivent sur Twitter savent que j'ai une certaine affinité avec le genre du primetime soap, ayant fait mes classes de téléphage devant Knots Landing et passé la majeure partie de mon adolescence devant les tribulations des résidents de Melrose Place. Les succès surprise de Revenge la saison dernière et de la nouvelle mouture de Dallas durant l'été aidant, il n'est guère étonnant de voir le genre refaire surface cette saison, et ce n'est certainement pas moi qui m'en plaindrai.

    D'aucuns pourraient rester perplexes de me voir ranger la série dans ce genre précis, mais à la vision du pilote, il ne fait aucun doute pour moi que c'est celui auquel elle appartient avant tout. L'auteur d'un article du Hollywood Reporter s'insurgeait récemment de voir Smash concourir aux Golden Globes dans la catégorie Comedy/Musical (alors que chaque épisode compte 3 à 5 numéros musicaux, dont une grande partie de compositions originales - ce qui selon moi justifie sa place dans cette catégorie, mais bon, passons...), arguant qu'il s'agirait plutôt d'un drama. Si je ne suis pas d'accord avec lui en ce qui concerne cette série en particulier, je le suis en revanche au sujet de Nashville, car le milieu de la musique country m'est apparu ici avant tout comme une toile de fond plus que comme un moteur de l'intrigue.

    De même, en ce qui concerne les personnages, les trois figures féminines principales de la série incarnent chacune un archétype du genre : nous avons en Rayna l'héroïne en proie au doute face à un avenir incertain et tourmentée par un passé douloureux ; en Juliette l'arriviste qui use de ses charmes pour parvenir à ses fins et mue par une forte détermination à se délester d'un lourd bagage émotionnel ; enfin, en Scarlett, l'ingénue fraîche et pimpante qui arrive la bouche en cœur et les yeux écarquillés dans un milieu qui la fascine et dont elle découvrira les règles inéluctables au travers d'une série de rites initiatiques.

    À l'issue de ce premier épisode, j'avoue une préférence marquée pour Rayna car j'ai aimé la voir tiraillée entre son désir de sauver sa carrière/son couple et sa difficulté à accepter de renoncer à son intégrité pour y parvenir. L'interprétation de Connie Britton, parfaite dans le rôle, joue également pour beaucoup, même si je ne vous cacherai pas que les dés étaient pipés en sa faveur dès le départ, au vu de mon aversion sans borne pour l'insupportable Hayden Panettiere, que j'estime toujours responsable de la chute vertigineuse d'Ally McBeal voilà dix ans et que je n'appréciais guère plus dans Heroes. Ceci dit, pour tenir le rôle de Juliette, pintade aussi arrogante que dénuée de talent, je reconnais volontiers qu'elle était la candidate idéale. (De là à la faire concourir aux Golden Globes face à la vénérable Maggie Smith, il y a quand même un gouffre, soit dit en passant.)

    Comme tout bon amateur de soap qui se respecte, j'attends évidemment aussi de voir ce que vont donner les multiples triangles amoureux amorcés dans cet épisode : Teddy/Rayna/Deacon, Rayna/Deacon/Juliette, Juliette/Avery/Scarlett, Gunnar/Scarlett/Avery...  la moindre des choses qu'on puisse dire à ce sujet, c'est que les shippers ont le choix ! Même si j'imagine déjà ladyteruki s'arrachant les cheveux, c'est de bonne guerre et j'avoue avoir trouvé qu'ils étaient mis en place de façon acceptable, donc je ne saurais bouder mon plaisir, aussi coupable soit-il... 

    Je crois que ce qui m'a le plus séduit dans ce pilote, en définitive, c'est l'efficacité avec laquelle il remplit son office : il plante le décor, présente les personnages, les positionne les uns par rapport aux autres en lançant des pistes à développer dans les épisodes suivants et le tout se regarde sans broncher. À aucun moment, je ne me suis senti perdu dans cet univers où je débarquais pourtant sans rien connaître du milieu dont il allait être question. Si je devais émettre une réserve, elle concernerait probablement l'intrigue politique qui me semble, pour le moment du moins, relativement brouillonne. Je sais bien qu'on ne peut pas non plus demander à un primetime soap de nous servir du The West Wing ou du Borgen mais c'est probablement l'aspect le moins convaincant du pilote. C'est sans doute lié au fait que le personnage de Teddy est l'un des moins approfondis à ce stade, ses contours étant assez grossièrement dessinés, puisqu'on sait simplement qu'il peine à se remettre d'un revers professionnel, mais on ignore dans quel corps de métier, si ce n'est qu'il n'avait absolument aucune expérience en politique avant de se laisser persuader par son beau-père de se présenter aux municipales. Notons que son concurrent direct n'est guère mieux loti, puisqu'on sait simplement qu'il s'agit d'un ami de Rayna.

    Un petit mot sur la musique avant de conclure. Pour moi qui outre deux ou trois titres de Dolly Parton, Clint Black ou Patsy Cline, n'y connais strictement rien en musique country, j'avoue avoir quelque peu redouté d'être noyé sous les références qui m'auraient laissé complètement coi. Au final, il n'en est rien, les quelques titres entendus dans ce pilote sont savamment utilisés et le néophyte est accueilli à bras ouverts et non refoulé à l'entrée du festival. Les dernières minutes de l'épisode nous offrent pour l'occasion un sublime duo entre les personnages de Scarlett et Gunnar, que je ne vous cache pas avoir écouté un certain nombre de fois depuis que je l'ai découvert.

    Bref, vous l'aurez compris, Nashville, c'est du bon, alors mangez-en ! Pour ma part, j'ai décidé d'en faire le copieux menu de mon réveillon !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Le rôle de Tandy Hampton, la sœur de Rayna, est incarné par l'omniprésente Judith Hoag qu'on a vue dans bon nombre de séries, de Murder, She Wrote à Big Love en passant par le grand écran où elle tint notamment le rôle d'April O'Neil dans Teenage Mutant Ninja Turtles.

    Nashville 01x01 - Pilot


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