• Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done

    À l'heure actuelle, vous devez très certainement savoir qu'en cette rentrée 2012, à l'occasion de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles  consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Nous quittons aujourd'hui les États-Unis pour un changement de cap et de format. Direction l'Australie, où nous allons nous intéresser à la mini-série policière Underbelly: Badness, dernière-née de la franchise à succès.

    Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done

    Qui, quand, où ?

    La première des huit parties de cette mini-série sans lien apparent avec les quatre qui l'ont précédée est écrite par Felicity Packard et réalisée par Tony Tilse. La première diffusion a eu lieu le 13 août 2012 sur Nine.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Matt Nable (Gary Jubelin), Jonathan LaPaglia (Anthony 'Rooster' Perish), Ben Winspear (Tim Browne), Josh Quong Tart (Andrew 'Undies' Perish), Jason Montgomery (Decker), Ella Scott Lynch (Camille Alavoine), Justin Smith (Muzz) et Aaron Jeffery (Frank O'Rourke).

    De quoi ça parle ?

    Le 16 novembre 2001, Terry Falconer, ancien trafiquant de drogue, est enlevé et assassiné par Anthony 'Rooster' Perish, qui lui fait ainsi payer le double meurtre de ses grands-parents au début des années 90. La mini-série nous raconte l'enquête de police qui s'ensuivit et dura plus d'une dizaine d'années avant la condamnation de Rooster en 2012.

    Et j'en pense quoi ?

    La construction narrative des mini-séries a ceci de particulier que, contrairement aux séries traditionnelles, elle s'articule autour d'une histoire dont la fin est connue par les scénaristes d'entrée de jeu. Il leur appartient dès lors d'échelonner le déroulement des événements relatés sur la durée prédéterminée de la mini-série. À la différence d'un pilote traditionnel qui mettra toutes les chances de son côté en laissant entrevoir le plus de pistes potentiellement explorables à l'avenir, un premier épisode de mini-série peut s'octroyer le luxe de ne pas dévoiler toutes ses cartes et de conserver précieusement en réserve pour la suite ses meilleurs atouts. Mais encore faut-il maîtriser l'art de faire mariner le spectateur et c'est malheureusement là que le bât blesse, dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui.

    En effet, à trop vouloir ménager ses effets, il ressort de ce premier épisode d'Underbelly: Badness une sensation de vacuité pour le moins frustrante. On remarque bien vite que la forme a été privilégiée au fond. Las, il ne suffit pas de relater des faits réels pour intéresser le spectateur et ce n'est pas une mise en scène reposant sur l'esbroufe qui suffira à couvrir le vide du contenu.

    Pour parler concrètement, la première chose qui m'a dérangé dans cet épisode introductif, c'est le preview de l'ensemble de la mini-série qui, en à peu près deux minutes, nous plante le décor : musique tonitruante, couleurs criardes en veux-tu en voilà, coups de feu à répétition et gros plans insistants sur des poitrines généreuses, voilà le programme de haute volée que nous annonce Underbelly: Badness.

    Comme il aurait été dommage de s'en tenir à cet aperçu pour le moins décourageant, passé le générique, me voici rendu à ce que j'espère tout de même un tantinet plus engageant : le début de l'épisode, censé enfin nous présenter les tenants et aboutissants de cette histoire. Hélas, à peine ai-je entraperçu le visage de la victime Terry Falconer qu'une narratrice omnisciente invisible se fait entendre pour ne plus faire relâche de l'épisode. C'est par elle que me seront communiquées toutes les informations de base sur les trois personnages centraux que seront la victime, l'assassin et l'inspecteur chargé de l'enquête (jusqu'au signe astrologique de ce dernier, j'en demandais pas tant, mais que voulez-vous, ça s'avérera peut-être utile par la suite) et par ricochet, je déplorerai donc la pauvreté du contenu des dialogues, qui ne font pas avancer grand-chose et ne nous apprennent pour ainsi dire strictement rien dont la narratrice ne se soit déjà affranchie.

    Si je n'ai pas d'antipathie particulière envers les personnages, j'avoue aussi qu'ils m'ont laissé plutôt froid, puisqu'au lieu de me permettre d'orienter ma propre opinion sur eux, la scénariste de ce premier épisode a fait le choix d'établir le contact entre les protagonistes et le spectateur au travers de la narration qui se veut la plus neutre possible. Là où la voix off de The Slap ne m'avait pas du tout gêné, car elle se contentait de compléter le propos de la série en reprenant des passages du roman difficilement transposables à l'écran, celle d'Underbelly: Badness m'a vraiment parasité. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait pourtant d'une des marques de fabrique de la franchise. J'ose alors me permettre d'espérer qu'elle est utilisée plus efficacement dans les précédentes mini-séries.

    Pour le reste, ce que nous laissait entrevoir le preview ne tarde pas à faire son apparition dans l'épisode : on ne nous épargne ni la scène choc du découpage de cadavre - qui, rassurez-vous reste sobre graphiquement parlant, on n'est pas dans une série d'épouvante - ni le gros plan sur une poitrine dénudée lorsque l'enquête mène la police dans un entrepôt où des connaissances de la victime tournent illégalement un porno.

    Pour tenter de donner une consistance au personnage de l'inspecteur Jubelin, nous avons aussi le droit à l'ébauche d'une relation amoureuse entre lui et une collègue qui se voit confier les quelques répliques resituant l'intrigue dans son cadre temporel, notamment lorsqu'elle évoque un film de Woody Allen sorti à cette époque au cours d'une scène de dîner au restaurant. Soit, je veux bien, mais si même la narratrice ne s'intéresse guère à cette romance, ça me paraît mal barré cette affaire !

    Alors que l'équipe a passé la majeure partie de l'épisode à piétiner à la recherche d'un suspect en s'intéressant vainement à la famille de la victime, c'est miraculeusement qu'à la fin de l'épisode, deux de ses membres viennent frapper à la bonne porte : celle d'un homme qui leur livre sur un plateau le nom de Rooster, lequel est en dépit de ses multiples infractions à la loi inconnu des forces de police.

    En gros, si je résume, on a passé cinquante minutes à nous promettre monts et merveilles avec de la violence, du sexe et niveau intrigue... On a trouvé un nom. Je sais pas pour vous, mais pour moi, c'est un peu maigre quand même, non ?

    Pour conclure, on enchaîne bien entendu avec le glorieux preview du second épisode, lequel est tout aussi mesuré que celui qui ouvrait l'épisode : enfin, le seul personnage féminin de la distribution principale s'apprête à entrer en scène et attention, on ne recule devant aucun superlatif pour évoquer les prestations des acteurs principaux. "Aaron Jeffery will give the performance of his life" nous promet-on. Ben écoutez, à ce niveau-là, j'ai envie de dire "Tant mieux pour lui !" mais désolé, je n'irai pas vérifier !

    Je ne vous cache pas que je suis un peu déçu, j'aurais aimé dire du bien de la première série australienne évoquée sur le blog, mais d'un autre côté, quand c'est mauvais, il ne faut pas hésiter à le dire et je suis d'ores et déjà certain que la production australienne aura mieux qu'Underbelly: Badness à proposer cette saison.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Vous aurez peut-être reconnu Leeanna Walsman dans le rôle de Pam Young, objet de l'affection de Jubelin. Elle était apparue dans quelques épisodes d'Heartbreak High où elle tenait le rôle de Jet.

    Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 29 Août 2012 à 10:32

    Underbelly: Bad(ness).

    C'est dommage pour LaPaglia, que j'étais contente de retrouver, mais franchement, sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'une merde, c'est décevant. Peut-être que sans l'effet Underbelly (lourde franchise derrière, promo à l'avenant, trailers en tous sens avant et après l'épisode comme tu le soulignes...), la série pourrait avoir une chance d'être correcte. Peut-être. Mais là on sent la volonté de l'enfoncer dans la gorge du spectateur et, désolée, mais on ne fera pas du foie gras avec ma téléphagie.

    2
    Vendredi 14 Septembre 2012 à 20:45

    Ok, bon ben ça donne pas envie cette série. Johnathan aurait donc moins de succès qu'Anthony...

    3
    Vendredi 14 Septembre 2012 à 20:59

    ...Attention à ne pas confondre succès public et succès critique dans le cas d'Underbelly: Badness. Les audiences sont plutôt bonnes (juste en-dessous d'un million d'Australiens la dernière fois que j'ai vérifié).

    Qui plus est, l'an dernier, il tenait l'un des rôles-pivot dans The Slap, qui a été un vif succès critique (et public, même si les audiences sur la chaîne publique ABC étaient légèrement inférieures).

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