• Le coup d'envoi officiel de la rentrée des séries, on y est ! Cette semaine, NBC a officiellement lancé les diffusions hebdomadaires de Go On et The New Normal. Comme je vous ai déjà parlé des pilotes de ces deux dernières, rien de mieux que de poursuivre sur ma trajectoire avec la suite du défi qu'on s'est lancé avec ladyteruki. Pour rappel, cette saison, nous visionnerons et commenterons tous deux chacune des nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de pouvoir comparer nos deux avis, vous trouverez au bas de chacun de mes articles consacré à une nouveauté une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    The Mindy Project 01x01 - Pilot

    Après les nouvelles comédies de NBC, l'heure est venue de se pencher sur celles de FOX, avec The Mindy Project.

    Qui, quand, où ?

    Parce qu'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Mindy Kaling a créé la série et donc signé le scénario de ce pilote, dont la réalisation a été confiée à Charles McDougall. Première diffusion officielle sur FOX le 25 septembre 2012, mais l'épisode a été mis en ligne par la chaîne sur Hulu dès le 27 août.

    C'est avec qui?

    La distribution principale est composée de Mindy Kaling (Mindy Lahiri), Chris Messina (Danny Castellano), Ed Weeks (Jeremy Reed), Anna Camp (Gwen Grandy), Zoe Jarman (Betsy Putch), Amanda Setton (Shauna DiCanio) et Stephen Tobolowsky (Marc Shulman).

    De quoi ça parle ?

    Après une soirée trop arrosée qui s'est terminée au commissariat, Mindy Lahiri, fan inconditionnelle de comédies romantiques depuis son plus jeune âge, décide qu'à 31 ans, elle doit reprendre sa vie en main si elle veut enfin trouver l'homme de sa vie. Entre deux flirts avec ses collègues du service de gynécologie et tenant compte des précieux conseils de sa meilleure amie Gwen, elle tente de corriger ses petits défauts et de se défaire de ses mauvaises habitudes pour mettre toutes les chances de son côté.

    Et j'en pense quoi ?

    Avant d'aborder le contenu de ce pilote, je vais commencer par vous faire une petite confession légèrement embarrassante : je n'ai jamais regardé un seul épisode de The Office (quelle que soit la version). Par ailleurs, je ne connaissais pas du tout Mindy Kaling avant le visionnage de ce pilote, comprenez donc par-là que je n'ai absolument rien vu du reste de sa filmographie. Pour tout vous dire, j'ignorais même jusqu'au son de sa voix. Et ce fut là la première bonne surprise qui m'attendait au lancement de l'épisode, tant je l'ai tout de suite trouvée agréable à l'oreille. Quitte à avoir le droit à un peu de narration en voix off, autant que celle-ci ne soit pas trop énervante !

    Deuxième bonne surprise : pour ne rien gâcher, tandis que Mindy nous raconte sa passion pour les comédies romantiques, elle trouve directement le moyen de marquer des points dans la colonne "capital sympathie" en choisissant d'ouvrir avec un bref extrait de When Harry Met Sally..., film de référence suprême du genre s'il en est. Elle a ensuite le bon goût de préférer You've Got Mail à l'insipide Sleepless in Seattle... L'affaire est entendue : je l'aime bien, cette petite ! Bon alors, certes, elle s'égare ensuite avec Notting Hill (que, pour l'anecdote, j'avais fini par refuser catégoriquement d'aller voir à l'époque après m'être farci la bande-annonce environ 250 fois) et elle fait partie de la catégorie des individus qui apprécient Sandra Bullock, mais que voulez-vous, la perfection n'est pas de ce monde, n'est-ce pas ?

    C'est précisément le message que véhicule le pilote de The Mindy Project - non, non, suivez un peu vous là, dans le fond, pas que Sandra Bullock a des fans, mais que personne n'est parfait. La démarche de Mindy pour tenter de corriger ses défauts et de faire des choix plus judicieux dans l'espoir de trouver enfin chaussure à son pied m'a plu précisément parce qu'elle a pleinement conscience que Rome ne s'est pas faite en un jour et que ce travail sur elle-même prendra du temps et se fera petit à petit. Si ses héroïnes dans la vie sont Meg Ryan et Julia Roberts, elle n'en est pas pour autant une rêveuse invétérée qui se contente d'attendre le prince charmant.

    Je n'ai pas l'habitude de m'attarder sur les slogans promotionnels des affiches de séries, mais pour le coup, je trouve celui de The Mindy Project particulièrement bien choisi : "For everyone whose life is a work in progress." C'est exactement ce que j'ai ressenti au visionnage. On a ici affaire à un personnage qui est prêt à faire des efforts pour se construire un bel avenir, mais qui n'en oublie pas pour autant de vivre dans le présent. Il n'est pas question de changer radicalement du jour au lendemain, simplement d'aller de l'avant tout en continuant à profiter du quotidien. Et ce côté "j'ai la lose, mais je me soigne" me l'a rendue infiniment plus sympathique que si on avait eu affaire à une pleurnicheuse s'apitoyant sur son sort à coups de "je suis vraiment trop nulle, je trouverai jamais personne, alors je vais changer du tout au tout." Sans m'identifier à Mindy, j'ai trouvé qu'il y avait chez elle quelque chose de vraiment positif qui donne envie de la voir réussir à aller où elle veut.

    Du peu qu'on a pu voir d'elle pendant cette grosse vingtaine de minutes, Mindy n'est pas du genre à se laisser abattre, que ce soit par une poupée Barbie qui la nargue depuis le fond d'une piscine ou par les petites piques assassines de son collègue Danny qu'elle envoie bouler efficacement dès qu'il la titille un peu trop. D'autre part, j'ai apprécié le pragmatisme et l'honnêteté du personnage. Quand elle se trouve face à une patiente qui n'a pas de couverture sociale, elle ne se démonte pas en se cachant derrière des phrases toutes faites pour refuser de la prendre en charge, elle fait comprendre au fils de cette dernière qu'elle a juste besoin qu'il lui dise que la situation va changer d'ici la date d'accouchement alors qu'elle est pleinement consciente que ce ne sera probablement pas le cas. On enchaîne d'ailleurs avec une scène assez similaire où elle fait comprendre à ses assistantes le type de patientes qu'elles doivent lui envoyer en priorité. Plus tard dans l'épisode, quand elle doit mettre un terme prématuré à son rendez-vous pour accoucher ladite patiente, elle s'excuse un peu maladroitement auprès de l'homme avec lequel elle devait passer la soirée, mais les révélations qu'elle fait sur elle-même au moment de s'en aller m'ont marqué par leur franchise.

    Enfin, une autre chose qui m'a plu chez le personnage, c'est qu'il ne boude pas son plaisir. Qu'il s'agisse de s'enfuir à vélo en emportant une bouteille après avoir dit ses quatre vérités à son ex en pleine réception de mariage ou de finir la soirée avec le bel Anglais dont le charme ne la laisse clairement pas indifférente, Mindy sait s'amuser et nous amuser par la même occasion. Elle a de plus la grande qualité de savoir rire d'elle-même, comme nous le montrent ses échanges avec sa meilleure amie, incarnée par la toujours impeccable Anna Camp, ou la scène du commissariat qui ouvre l'épisode.

    Bien sûr, le pilote n'est pas exempt de défauts, j'aurais aimé qu'on s'arrête un peu plus longuement sur les autres personnages mais on ne saurait vraiment reprocher à Mindy Kaling de s'être taillé la part du lion. Et puis quelque part, je trouve ça plutôt de bon augure, qu'à l'image du changement de vie de son héroïne, la série aussi soit un "work in progress".

    Au final, je n'ai peut-être pas ri à gorge déployée devant The Mindy Project, mais j'ai trouvé la série pleine de charme et son héroïne attachante, ce qui, pour moi qui redoutais un clone de New Girl, n'est déjà pas si mal. Rendez-vous est d'ores et déjà pris, nul doute que je suivrai d'un œil amusé mais bienveillant les péripéties de la pétulante Mindy.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Au rayon des invités de ce premier épisode, vous aurez probablement reconnu Richard Schiff, le Toby Ziegler de The West Wing, en médecin supervisant Mindy et ses collègues dans la scène où elle rencontre Tom, lequel est incarné par Bill Hader du Saturday Night Live. Quant à Dennis, le premier rendez-vous écourté de notre héroïne, il prend les traits d'un ancien collègue de Mindy Kaling en la personne d'Ed Helms, alias Andy Bernard dans The Office.

    The Mindy Project 01x01 - Pilot


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    Fidèles lecteurs, vous savez après le tour de chauffe du mois d'août que la nouvelle saison approche à grands pas et qu'à cette occasion, j'ai accepté le défi proposé par ladyteruki. Cette année, nous allons tous deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de confronter nos deux points de vue sur chacune de ces nouveautés, vous savez ce qu'il vous restera à faire une fois arrivé au bas de l'article : cliquer sur la bannière pour aller consulter celui de ladyteruki sur le même sujet.

    The New Normal 01x01 - Pilot

    Après notre escapade australienne de la dernière fois, nous voici aujourd'hui de retour sur le sol américain et chez NBC, afin de découvrir la nouvelle comédie de Ryan Murphy : The New Normal.

    Qui, quand, où ?

    Ryan Murphy assure lui-même la réalisation de cet épisode dont le scénario est co-signé par sa comparse Ali Adler. La date officielle de première diffusion par NBC est le 11 septembre 2012, mais le pilote est déjà visible sur le site officiel de la chaîne depuis le 29 août.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Justin Bartha (David Sawyer), Andrew Rannells (Bryan Collins), Georgia King (Goldie Clemmons), Bebe Wood (Shania Clemmons), NeNe Leakes (Rocky) et Ellen Barkin (Jane Forrest).

    De quoi ça parle ?

    Après avoir surpris son mari au lit avec une autre, Goldie, une jeune femme fauchée, quitte l'Ohio au volant de la voiture de sa grand-mère,  avec la ferme intention de  construire un avenir meilleur pour elle et sa fille âgée de huit ans, Shania. Leur périple les mène jusqu'à Los Angeles, où Bryan et David, affluent couple homosexuel, viennent de décider d'avoir recours aux services d'une mère porteuse pour concevoir un enfant. Leurs chemins finissent par se croiser et Goldie, qui a besoin de la compensation financière non négligeable pour entreprendre des études de droit, accepte de porter l'enfant du couple...

    Et j'en pense quoi ?

    Chez NBC, malgré quelques tentatives audacieuses (on regrettera notamment les échecs de The Playboy Club et d'Awake), on ne peut pas vraiment dire que la dernière saison ait été florissante en succès. Vous conviendrez sans peine que quand on en arrive à renouveler Whitney, c'est quand même que la situation a presque atteint le point de non-retour et on ne peut pas vraiment dire que les audiences des quelques autres rescapées soient au firmament. Alors bien téméraire celui qui jettera la pierre à NBC quand elle décide de s'intéresser à ce qui marche ailleurs pour tenter d'y dénicher un succès potentiel.

    Puisqu'il est ici question de conception, je vous invite à entrer dans les méandres de mon imagination débordante afin de tenter de voir à quoi a bien pu ressembler celle de The  New Normal.

    *****

    Par une matinée de printemps, nous assistons à une séance de brainstorming intense chez NBC.

    Monsieur NBC : Mes chers confrères, bonjour. Nous sommes réunis ce matin pour trouver la réponse à une question qui m'a taraudé tout au long de la saison écoulée : comment trouver à coup sûr une série qui fasse parler d'elle et qui marche ?

    Après plusieurs heures de profonde réflexion dont je vous fais grâce, un éclair de génie.

    Un subalterne quelconque - Je sais ! On n'a qu'à commander une série à un scénariste star qui a plusieurs succès à l'antenne en ce moment !

    Monsieur NBC - OK, je vais consulter la liste des candidats potentiels et prendre contact avec celui qui nous garantira une réussite ! Merci à tous et bonne soirée. Enfin, ce qu'il en reste...

    Quelques jours plus tard, nous retrouvons donc Monsieur NBC au téléphone avec le scénariste sur lequel son choix a fini par se porter.

    Monsieur NBC - Allô, Ryan Murphy ? Bonjour, ici Monsieur NBC. On souhaiterait travailler avec vous.

    Ryan Murphy - Bonjour Monsieur NBC ! Laissez-moi deviner ! Vous voulez que je reprenne Smash en main ?

    Monsieur NBC - Ouh là, non ! Il tousse. Tout sauf ça ! Il tousse de nouveau. On est satisfait de Smash qualitativement parlant, merci ! C'est pour une commande... une nouvelle série, c'est possible ?

    Ryan Murphy - Je suis tout ouïe, dîtes-moi ce qu'il vous faudrait.

    Monsieur NBC - Ce serait pour une demi-livre de Glee. Niveau chansons, on a ce qu'il nous faut, alors virez-nous la partie musicale. On a établi une liste de critères, je vous la donne ?

    Ryan Murphy - Je vous écoute et je prends des notes.

    Monsieur NBC - Comme vous avez dû le comprendre, on voudrait donc une comédie d'une demi-heure, en single camera. Avec des personnages facilement identifiables, s'il vous plaît. Je vous donne la liste :

    * un couple homosexuel de trentenaires, dont l'un très efféminé - si possible, trouvez-nous des acteurs qui ressemblent à Kurt et Blaine en plus vieux, ce serait parfait.

    * une ingénue avec des étoiles dans les yeux et des rêves plein la tête - mais on veut une blonde, hein, il faut quand même masquer la ressemblance du personnage avec Rachel...

    Ryan Murphy - Oui, oui, pas de problème. On l'appellera Goldie, ça fera plaisir à Kate Hudson !

    Monsieur NBC - Super, merci ! Je reprends :

    * une empêcheuse de tourner en rond, si possible plus toute jeune parce qu'il faut qu'elle ait un vécu, qui remet tout le monde à sa place à coups de répliques cinglantes et d'anecdotes improbables.

    Ryan Murphy - Une Sue Sylvester bis, je note ! Je vais l'appeler Jane, les fans de Glee apprécieront le clin d'œil ! Et on prendra une actrice de ciné sur le retour pour le rôle, je prépare une liste !

    Monsieur NBC - Ah, c'est parfait, Ryan ! Vous n'avez pas encore écrit une seule ligne et c'est déjà un plaisir de vous avoir à la tête de ce projet !

    Alors pour finir, on voudrait aussi un ou deux faire-valoir pour tout ce petit monde, on voudrait notamment une adversaire de joutes verbales digne de ce nom pour l'aigrie de service, vous avez ça en magasin ?

    Ryan Murphy - Ça ne peut pas mieux tomber, j'ai NeNe Leakes qui fait de la quasi-figuration dans Glee avec un rôle similaire en tout point, et elle ne fait pas partie de la distribution régulière ! Je suis sûr qu'elle sera ravie, vu l'étendue de son jeu d'actrice, elle aura pas à se fouler des masses !

    Monsieur NBC - Eh bien, voilà ! Je savais que je faisais le bon choix en m'adressant à vous ! Maintenant que les bases sont posées, je vous laisse carte blanche pour le scénario et on se reparle d'ici quelques semaines !

    Ryan Murphy - Ah merde, c'est vrai qu'il faut un scénario ! Bon, je vais voir avec un des auteurs de Glee si y'a pas moyen de recycler une vieille histoire pour le pilote, alors ! Je vous tiens au jus ! L'affaire est dans le sac. Allez, à bientôt !

    *****

    Afin de lever toute ambiguïté, je tiens à préciser que j'ai écrit ces quelques lignes à jeun. :D

    Vous l'aurez sans doute compris à la lecture de ces deux saynètes, mais ce qui m'a le plus posé problème avec le pilote de The New Normal, c'est que contrairement à ce que laissait entendre son titre, il ne nous offre strictement rien de nouveau. Tout sent le réchauffé, de la galerie de personnages à l'intrigue, qui m'a donné la fâcheuse impression d'assister à l'histoire qu'on nous aurait servie pour revenir sur la conception de Rachel dans Glee. Je n'ai pas pour habitude de chercher dans chaque nouvelle série de Ryan Murphy des échos de ses œuvres précédentes et je n'avais pas d'a priori positif ou négatif sur la série, mais ici, la ressemblance m'a vraiment frappé et évidemment, pas en bien.

    En leur qualité de clones de ceux de Glee, il m'était déjà relativement difficile de m'attacher aux personnages mais ce qui a renforcé ce défaut de conviction, c'est leur flagrant manque d'épaisseur. On reste dans la superficialité du début à la fin, je pense notamment à la maladroite scène du shopping à l'issue de laquelle on a la très désagréable impression que Bryan décide de concevoir un enfant comme d'autres achètent une paire de chaussures et celle où il convainc David de franchir le pas n'est guère plus enthousiasmante : on y a le droit à un défilé de parents improbables, censé enfoncer dans le crâne de son chéri que de nos jours, en le voulant vraiment, tout le monde peut devenir parent. D'une part, je n'ai pas franchement vu ce que cette notion avait de novateur, les exemples de la vie réelle sur le sujet ne faisant pas défaut (je pense notamment à cette sexagénaire qui avait défrayé la chronique en Italie il y a quelques années de ça en donnant naissance à une petite fille) et d'autre part, c'est assez malhonnête d'insinuer que tout le monde est égal face à l'adoption. Si Bryan et David peuvent se permettre d'envisager la conception d'une progéniture, n'oublions pas que c'est avant tout parce que leur situation financière le leur permet.

    Bref, après avoir résolu la délicate question de l'identité du géniteur de l'enfant en question, voici donc notre couple central lancé à la recherche de la mère porteuse idéale. Vous n'aviez pas assez eu de cliché jusqu'ici ? Rassurez-vous, rien ne nous sera épargné, et surtout pas la traditionnelle scène du défilé de candidats tous plus excentriques les uns que les autres qu'on nous sert chaque fois qu'il est question d'une recherche de colocataire ou de baby-sitter dans toutes les séries, de Melrose Place il y a vingt ans à Don't Trust the B---- in Apartment 23 en avril dernier. Pourquoi se priver ? Murphy s'en donne à cœur joie en y insérant une apparition éclair d'une actrice connue avec laquelle il a déjà travaillé par le passé ; je vous laisse découvrir qui au visionnage de l'épisode, si tant est que vous souhaitiez y voir au moins un élément de surprise. On a même le droit au coup de la fausse bonne idée, avec la jeune femme qui présentait en théorie toutes les qualités requises sur le papier pour s'avérer être une arnaqueuse au cours de l'entretien avec le couple, dont les espoirs sont alors anéantis. La vie est mal faite, quand même, hein ?

    Une autre qui a coché tous les bons numéros à la grande loterie de la vie pourrie, c'est cette brave Goldie. Non contente de vivoter sous le toit de son opiniâtre grand-mère en attendant de pouvoir enfin offrir une existence plus douce à sa fille, voilà qu'elle découvre son mari dans les bras d'une autre. C'en est trop ! L'heure de vivre enfin un peu pour soi a sonné pour la jeune femme et la voici embarquant sa fille pour une folle traversée vers l'ouest où elle espère pouvoir enfin réaliser son rêve de devenir la nouvelle Alicia Florrick.  Oui, parce qu'il fallait une référence hype, c'est bien beau que Bryan en soit resté aux années 70 avec Little House on the Prairie et The Mary Tyler Moore Show, Goldie , elle, est jeune et ambitieuse.  Par je ne sais plus quel truchement scénaristique - comprenez par là que j'ai déjà oublié tellement il était insignifiant - voici donc Goldie candidate au poste de mère porteuse pour Bryan et David. Parce que pour la douce et tolérante Goldie, "une famille, c'est une famille", le courant passe tout de suite entre elle et le couple et nous voici très vite rendus au jour de l'insémination artificielle où, miracle de dernière minute, l'utilité de la gamine nous est enfin révélée : grâce à son récapitulatif consciencieux de toutes les étapes de leur chemin, elle a permis à l'imbuvable grand-mère de retrouver leur trace et ainsi d'arriver à la clinique juste à temps pour se prendre le bec avec l'insolente assistante de Bryan. Ah, que c'est rondement mené ! S'ensuit une engueulade générale qui fait place à une discussion à l'issue de laquelle chacun campe sur ses positions. Pour une série qui sur le papier prétendait vouloir faire évoluer les mentalités, on avance à une vitesse folle.

    Et en deux temps, trois mouvements, nous voilà à la fin de l'épisode avec un cliffhanger dont le suspense est totalement absent. Non seulement, on se doute bien de ce que le résultat du test de grossesse réserve - dans le cas contraire, on se dit "pas de bol, on réessayera le mois prochain" et en attendant, on n'a pas de quoi faire une série - mais en plus, on reste totalement incrédule face à la rapidité avec laquelle Goldie et sa fille ont intégré le foyer de David et Bryan parce qu'on n'a pas vraiment assisté à une quelconque scène justifiant ce rapide rapprochement au cours de l'épisode.

    Au final, il me restera donc du pilote de The New Normal l'impression d'une série  terriblement creuse, aux personnages mal dessinés et aux raccourcis scénaristiques grossiers, qui ne justifie même pas la polémique que sa commande a suscitée chez les ligues de vertu américaines, puisqu'il se contente d'exposer des points de vue opposés sans rien approfondir ni orienter la pensée du spectateur. En résumé, un pilote tout ce qu'il y a de plus anecdotique !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Le rôle de Melissa, la jeune femme qui tente d'extorquer un train de vie luxueux à David et Bryan, est tenu par Leslie Grossman, que l'on a pu voir dans plusieurs autres séries de Ryan Murphy, notamment Popular et Nip/Tuck.

    The New Normal 01x01 - Pilot


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  • À l'heure actuelle, vous devez très certainement savoir qu'en cette rentrée 2012, à l'occasion de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles  consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Nous quittons aujourd'hui les États-Unis pour un changement de cap et de format. Direction l'Australie, où nous allons nous intéresser à la mini-série policière Underbelly: Badness, dernière-née de la franchise à succès.

    Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done

    Qui, quand, où ?

    La première des huit parties de cette mini-série sans lien apparent avec les quatre qui l'ont précédée est écrite par Felicity Packard et réalisée par Tony Tilse. La première diffusion a eu lieu le 13 août 2012 sur Nine.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Matt Nable (Gary Jubelin), Jonathan LaPaglia (Anthony 'Rooster' Perish), Ben Winspear (Tim Browne), Josh Quong Tart (Andrew 'Undies' Perish), Jason Montgomery (Decker), Ella Scott Lynch (Camille Alavoine), Justin Smith (Muzz) et Aaron Jeffery (Frank O'Rourke).

    De quoi ça parle ?

    Le 16 novembre 2001, Terry Falconer, ancien trafiquant de drogue, est enlevé et assassiné par Anthony 'Rooster' Perish, qui lui fait ainsi payer le double meurtre de ses grands-parents au début des années 90. La mini-série nous raconte l'enquête de police qui s'ensuivit et dura plus d'une dizaine d'années avant la condamnation de Rooster en 2012.

    Et j'en pense quoi ?

    La construction narrative des mini-séries a ceci de particulier que, contrairement aux séries traditionnelles, elle s'articule autour d'une histoire dont la fin est connue par les scénaristes d'entrée de jeu. Il leur appartient dès lors d'échelonner le déroulement des événements relatés sur la durée prédéterminée de la mini-série. À la différence d'un pilote traditionnel qui mettra toutes les chances de son côté en laissant entrevoir le plus de pistes potentiellement explorables à l'avenir, un premier épisode de mini-série peut s'octroyer le luxe de ne pas dévoiler toutes ses cartes et de conserver précieusement en réserve pour la suite ses meilleurs atouts. Mais encore faut-il maîtriser l'art de faire mariner le spectateur et c'est malheureusement là que le bât blesse, dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui.

    En effet, à trop vouloir ménager ses effets, il ressort de ce premier épisode d'Underbelly: Badness une sensation de vacuité pour le moins frustrante. On remarque bien vite que la forme a été privilégiée au fond. Las, il ne suffit pas de relater des faits réels pour intéresser le spectateur et ce n'est pas une mise en scène reposant sur l'esbroufe qui suffira à couvrir le vide du contenu.

    Pour parler concrètement, la première chose qui m'a dérangé dans cet épisode introductif, c'est le preview de l'ensemble de la mini-série qui, en à peu près deux minutes, nous plante le décor : musique tonitruante, couleurs criardes en veux-tu en voilà, coups de feu à répétition et gros plans insistants sur des poitrines généreuses, voilà le programme de haute volée que nous annonce Underbelly: Badness.

    Comme il aurait été dommage de s'en tenir à cet aperçu pour le moins décourageant, passé le générique, me voici rendu à ce que j'espère tout de même un tantinet plus engageant : le début de l'épisode, censé enfin nous présenter les tenants et aboutissants de cette histoire. Hélas, à peine ai-je entraperçu le visage de la victime Terry Falconer qu'une narratrice omnisciente invisible se fait entendre pour ne plus faire relâche de l'épisode. C'est par elle que me seront communiquées toutes les informations de base sur les trois personnages centraux que seront la victime, l'assassin et l'inspecteur chargé de l'enquête (jusqu'au signe astrologique de ce dernier, j'en demandais pas tant, mais que voulez-vous, ça s'avérera peut-être utile par la suite) et par ricochet, je déplorerai donc la pauvreté du contenu des dialogues, qui ne font pas avancer grand-chose et ne nous apprennent pour ainsi dire strictement rien dont la narratrice ne se soit déjà affranchie.

    Si je n'ai pas d'antipathie particulière envers les personnages, j'avoue aussi qu'ils m'ont laissé plutôt froid, puisqu'au lieu de me permettre d'orienter ma propre opinion sur eux, la scénariste de ce premier épisode a fait le choix d'établir le contact entre les protagonistes et le spectateur au travers de la narration qui se veut la plus neutre possible. Là où la voix off de The Slap ne m'avait pas du tout gêné, car elle se contentait de compléter le propos de la série en reprenant des passages du roman difficilement transposables à l'écran, celle d'Underbelly: Badness m'a vraiment parasité. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait pourtant d'une des marques de fabrique de la franchise. J'ose alors me permettre d'espérer qu'elle est utilisée plus efficacement dans les précédentes mini-séries.

    Pour le reste, ce que nous laissait entrevoir le preview ne tarde pas à faire son apparition dans l'épisode : on ne nous épargne ni la scène choc du découpage de cadavre - qui, rassurez-vous reste sobre graphiquement parlant, on n'est pas dans une série d'épouvante - ni le gros plan sur une poitrine dénudée lorsque l'enquête mène la police dans un entrepôt où des connaissances de la victime tournent illégalement un porno.

    Pour tenter de donner une consistance au personnage de l'inspecteur Jubelin, nous avons aussi le droit à l'ébauche d'une relation amoureuse entre lui et une collègue qui se voit confier les quelques répliques resituant l'intrigue dans son cadre temporel, notamment lorsqu'elle évoque un film de Woody Allen sorti à cette époque au cours d'une scène de dîner au restaurant. Soit, je veux bien, mais si même la narratrice ne s'intéresse guère à cette romance, ça me paraît mal barré cette affaire !

    Alors que l'équipe a passé la majeure partie de l'épisode à piétiner à la recherche d'un suspect en s'intéressant vainement à la famille de la victime, c'est miraculeusement qu'à la fin de l'épisode, deux de ses membres viennent frapper à la bonne porte : celle d'un homme qui leur livre sur un plateau le nom de Rooster, lequel est en dépit de ses multiples infractions à la loi inconnu des forces de police.

    En gros, si je résume, on a passé cinquante minutes à nous promettre monts et merveilles avec de la violence, du sexe et niveau intrigue... On a trouvé un nom. Je sais pas pour vous, mais pour moi, c'est un peu maigre quand même, non ?

    Pour conclure, on enchaîne bien entendu avec le glorieux preview du second épisode, lequel est tout aussi mesuré que celui qui ouvrait l'épisode : enfin, le seul personnage féminin de la distribution principale s'apprête à entrer en scène et attention, on ne recule devant aucun superlatif pour évoquer les prestations des acteurs principaux. "Aaron Jeffery will give the performance of his life" nous promet-on. Ben écoutez, à ce niveau-là, j'ai envie de dire "Tant mieux pour lui !" mais désolé, je n'irai pas vérifier !

    Je ne vous cache pas que je suis un peu déçu, j'aurais aimé dire du bien de la première série australienne évoquée sur le blog, mais d'un autre côté, quand c'est mauvais, il ne faut pas hésiter à le dire et je suis d'ores et déjà certain que la production australienne aura mieux qu'Underbelly: Badness à proposer cette saison.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Vous aurez peut-être reconnu Leeanna Walsman dans le rôle de Pam Young, objet de l'affection de Jubelin. Elle était apparue dans quelques épisodes d'Heartbreak High où elle tenait le rôle de Jet.

    Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done


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  • Si vous avez prêté attention aux derniers articles du blog, vous savez désormais qu'à l'occasion du lancement de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Après les comédies de NBC, place pour ce troisième article sur les nouveautés de la saison à une série policière : Major Crimes, le spin-off de The Closer.

    Major Crimes 01x01 - Reloaded

    Qui, quand, où ?

    Le scénario de ce premier épisode est signé par James Duff, qui avait également créé The Closer. La réalisation a été confiée à Michael M. Robin et la première diffusion sur TNT a  eu lieu le 13 août 2012 à la suite du dernier épisode de la série mère.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Mary McDonnell (Sharon Raydor), G.W. Bailey (Louie Provenza), Tony Denison (Andy Flynn), Michael Paul Chan (Mike Tao), Raymond Cruz (Julio Sanchez), Phillip P. Keene (Buzz Watson), Kearran Giovanni (Amy Sykes) et Graham Patrick Martin (Rusty Beck).

    De quoi ça parle ?

    Suite au départ de Brenda Leigh Johnson vers d'autres horizons professionnels, le capitaine Sharon Raydor est promue à la tête de l'unité des enquêtes prioritaires de la police de Los Angeles et récupère donc les affaires sur lesquelles elle travaillait. Ainsi, elle doit notamment faire face à un adolescent témoin à charge dans une affaire de meurtres en série, qui lui demande de l'aider à retrouver sa mère. D'autre part, l'équipe enquête sur un vol à main armée dans une supérette à la suite duquel deux des cinq coupables ont réussi à prendre la fuite.

    Et j'en pense quoi ?

    Je n'ai pas détesté Major Crimes, mais son visionnage m'a été relativement désagréable car j'ai passé les trois quarts d'heure de l'épisode à me demander ce que je faisais là.

    L'auteur de Major Crimes est visiblement parti du principe que seul le public de The Closer serait susceptible d'être intéressé par cette série dérivée, et c'est bien dommage ! Pourquoi se priver d'office d'une partie potentiellement importante du public et surtout, pourquoi labéliser ainsi d'entrée de jeu cette nouvelle série comme un sous-produit de la série d'origine, qui ne peut se visionner indépendamment ? Le spectateur n'est pas ici mis face à un spin-off voué à se construire une identité propre, mais bel et bien confronté à une suite, dont le visionnage requiert d'avoir vu ce qui la précédait.

    Mettons les choses au clair : pour un premier épisode, c'est un premier épisode... de huitième saison ! Impossible pour celui qui n'y connaît rien d'entrer dans l'univers de la série. Assurément, les torts sont partagés, je le reconnais volontiers. Si j'avais fait l'effort de me pencher sur The Closer, on n'en serait certainement pas là. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a tromperie sur la marchandise : en guise de nouvelle série, on s'est contenté de nous proposer un changement de titre et un nouveau personnage principal !

    En reprenant une grande partie du casting de The Closer, James Duff a pour moi fait le choix de la facilité : celui de commencer la série par un épisode lambda, qui ne remplit aucunement les critères de ce que se doit d'être un pilote. La recette du succès de The Closer étant connue de ceux qui la font, nul besoin d'en donner la liste des ingrédients à ceux qui n'ont jamais mangé de ce pain-là. Les acteurs connaissent visiblement bien leurs rôles, mais cela ne fait que renforcer l'impression chez le spectateur novice de surprendre une série de conversations qui ne le concernent pas.

    L'ombre de Brenda Leigh Johnson plane également au-dessus de la série. Ainsi, le personnage de Rusty Beck est témoin dans l'affaire Phillip Stroh, fil rouge de The Closer si j'ai bien compris. Quand Sharon Raydor investit son nouveau bureau, elle ouvre un tiroir pour y déposer le dossier du jeune homme et y trouve une réserve de sucreries. C'est typiquement le genre de clin d'œil qui ne fonctionne que si l'on sait à quoi il fait référence.

    Si je ne m'abuse, la distribution de Major Crimes ne compte qu'une seule nouvelle recrue, en la personne de Kearran Giovanni qui incarne le rôle d'Amy Sykes. Désolé pour le jeu de mots facile, mais si certains auraient considéré cela comme un crime de lèse-majesté majeur à l'encontre de Mary McDonnell, j'aurais personnellement préféré que l'on suive le parcours de cette nouvelle venue, découvrant ainsi qui est qui et qui fait quoi au fur et à mesure de ses rencontres. Cela aurait certainement aidé ceux qui n'y connaissaient rien à rentrer dans l'univers de la série. Au lieu de ça, Major Crimes commence in medias res, avec la nouvelle recrue déjà au cœur de l'intrigue sur les lieux du hold-up et j'ai passé tout l'épisode à me demander quel était le rôle précis de chacun.

    Pour parler de Major Crimes en tant que série policière parmi tant d'autres, je ne m'attarderai pas sur l'affligeante banalité de l'enquête sur le vol à main armée : je n'ai pas vu là quoi que ce soit qui apporte une quelconque valeur ajoutée à la série. On est dans un formula show tout ce qu'il y a de plus conforme aux règles du genre.

    Inutile de m'étendre ad vitam aeternam sur Major Crimes, puisque je ne me suis en définitive pas du tout senti concerné. La diffusion de ce premier épisode directement à la suite de la conclusion de la série d'origine m'avait mis la puce à l'oreille et j'avais fait part à ladyteruki de mon hésitation à regarder Major Crimes. Je ne regrette pas de l'avoir fait, au moins j'aurais vu à quoi ça ressemblait, mais la seule présence de Mary McDonnell en tête d'affiche ne sera pas suffisante pour me faire revenir au vu de l'indifférence totale que m'inspire la série. En bref, si vous avez vu et aimé The Closer, vous y trouverez probablement votre compte, sinon, passez votre chemin !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Outre les apparitions furtives de certains acteurs de The Closer n'ayant pas rempilé en tant que réguliers, on retiendra la présence d'Anthony Ruivivar, alias Carlos Nieto dans Third Watch, dans le rôle d'Ozzy Michaels, l'assistant du procureur qui collabore avec l'unité des enquêtes prioritaires.

    Major Crimes 01x01 - Reloaded


    3 commentaires
  • Comme je vous l'annonçais en ouverture de mon dernier article, à l'occasion du lancement de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Après la bonne surprise Go On, je vais donc me pencher aujourd'hui sur la seconde série lancée en ce mois d'août par NBC : Animal Practice.

    Animal Practice 01x01 - Pilot

    Qui, quand, où ?

    Scénario et réalisation à quatre mains pour cet épisode introductif, avec les créateurs Brian Gatewood et Alessandro Tanaka à l'écriture, Anthony et Joe Russo à la mise en scène. Première diffusion par NBC le 12 août 2012.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Justin Kirk (Dr George Coleman), JoAnna Garcia Swisher (Dorothy Crane), Bobby Lee (Dr Yamamoto), Kym Whitley (Juanita), Betsy Sodaro (Angela) et Tyler Labine (Dr Doug Jackson).

    De quoi ça parle ?

    Le docteur George Coleman dirige une clinique vétérinaire depuis plusieurs années. Deux ans après leur séparation, il a la surprise de voir revenir dans sa vie son ex-petite amie Dorothy Crane, qui se trouve être la petite fille de la fondatrice de la clinique et surtout la nouvelle propriétaire des lieux, suite au décès de sa grand-mère. Après avoir observé le manque de respect flagrant de George envers les propriétaires des animaux, Dorothy lui demande de prendre son singe, ses affaires et de quitter la clinique. Mais avant cela, elle sollicite son aide pour opérer une petite chienne que son propriétaire leur avait demandé de piquer pour éviter de payer les frais engendrés par les soins.

    Et j'en pense quoi ?

    NBC, il faut qu'on parle ! Je sais bien qu'il y a à peine quelques jours je saluais ton audace d'avoir fait l'acquisition de la prometteuse Go On, mais tout de même, point trop n'en faut. Il y a une limite entre l'audace et l'inconscience caractérisée !

    C'est bien simple, à la vue du produit fini, j'ai toutes les peines du monde à comprendre comment Animal Practice a réussi à dépasser le stade du script. La théorie la plus plausible me semble être celle du nivellement par le bas, c'est-à-dire que le script en question a sûrement été récupéré en haut de la pile "Daubes innommables" plutôt qu'en bas de celle des "Succès assurés" sur le bureau d'un dirigeant de NBC un lendemain de beuverie. Ou alors, c'est le résultat d'un pari : réussir à mettre à l'antenne une série qui fasse passer Whitney pour un chef-d'œuvre. J'ai pas trouvé d'autre explication, mais si vous avez une théorie à partager, les commentaires sont là pour ça !

    Pour être tout à fait honnête, j'ai presque dû me faire violence pour parvenir à écrire le très bref synopsis du pilote tant il ne s'y passe absolument rien de notable. J'aurais bien commenté l'intrigue, mais encore aurait-il fallu qu'il y en ait une ! Ça relève quand même de l'exploit pour un script écrit à deux ! Pas fichus de trouver une seule idée un tant soit peu intéressante, à défaut de faire dans l'originalité !

    Mettons les choses au clair d'entrée de jeu, Animal Practice n'a de comédie que le nom. Les interminables vingt-deux minutes de ce premier épisode n'ont pas réussi à me décrocher ne serait-ce que l'esquisse d'un sourire. Au passage, ça en dit long sur ma perception du temps : Go On avait filé en un éclair, Animal Practice m'a paru une éternité alors que les deux épisodes font sensiblement la même durée. Si je reprends l'expression anglophone "Time flies when you're having fun", je la complète volontiers d'un "...but it sure as Hell doesn't when you're not!"

    Penchons nous désormais sur le casting et les personnages, si vous le voulez bien. Reprenons les séries évoquées jusqu'ici sur ce blog et étudions donc la liste des acteurs bénéficiant de la place d'honneur dans les crédits : "et James Van Der Beek", "et Kristin Chenoweth", "et John Cho", "et Tyler Labine". Trouvez-moi l'intrus ! Autant il peut me paraître justifié de vouloir mettre en avant les trois premiers, dont la notoriété est établie, autant attirer l'attention sur un collectionneur de comédies pas drôles qui peinent pour la plupart à obtenir une seconde saison me semble une idée tout sauf lumineuse. Pour le coup, c'est limite si j'aurais pas préféré que cette place de choix soit attribuée à la femelle capucin Crystal, dont l'agent est visiblement moins bon négociateur que ceux d'Arnold et Happy, les chiens de Life Goes On et 7th Heaven, qui avaient réussi à obtenir cette reconnaissance en leur temps !

    Car oui, on en est là ! Le singe Rizzo est le personnage le plus abouti de cette sombre mascarade ! Labine, pour sa part, se contente de jouer l'éternel loser auquel George dispensera ses ô combien précieuses leçons de vie tout au cours de l'existence de la série, que l'on espère d'ores et déjà brève.

    En ce qui concerne George, ne nous méprenons surtout pas à son sujet, il n'est en mesure de donner des leçons que parce qu'il est entouré d'une équipe de bras cassés. Soulignons la finesse d'écriture de la psychologie du personnage : un amoureux des animaux qui méprise le genre humain, dont il est pourtant un fin observateur (j'imagine que c'est supposé être novateur parce que Gregory House, lui, n'est pas spécialement fan des animaux), comme s'évertue à nous le montrer l'affligeante scène de l'observation des propriétaires de chiens, qui provoque chez le spectateur une énième sensation de déjà-vu en beaucoup mieux ailleurs (101 Dalmatians, la version animée, voilà où on en est). Je soupçonne d'ailleurs fortement Justin Kirk d'avoir signé son contrat à la va-vite, au choix avant lecture du script à la vue du salaire proposé ou dans un état second après lecture de celui-ci alors qu'il prenait un peu trop à cœur son rôle d'Andy dans Weeds, si vous voyez où je veux en venir !

    Mais attention, George doit quand même avoir une dimension humaine, alors hop, expliquons sa misanthropie par ses déboires sentimentaux avec la fraîche et sensible Dorothy ! La charmante JoAnna Garcia Swisher, arrivée en dernière minute pour remplacer Amy Huberman après l'annonce officielle de la commande de la série, rame tant qu'elle peut pour essayer de faire prendre la mayonnaise, c'est peine perdue ! Il est évident dès l'entrée en scène de son personnage qu'il n'y a absolument aucune alchimie entre elle et Justin Kirk et on se prend à hurler un "Hell Yeah!" emphatique quand l'insupportable Angela se fend d'un "Am I the only one who can sense the sexy tension?" On en vient à espérer pour elle que le taxi dans lequel elle monte à la fin de l'épisode la conduise tout droit au bureau de son agent pour le supplier de trouver moyen d'invalider son contrat. Personnellement, je me suis même dit que c'était bien dommage que le tournage de la seconde saison de Smash soit déjà commencé pour une diffusion à la mi-saison. Elle aurait été parfaite en sœur cadette de Julia et elle sera sans le moindre doute disponible depuis longtemps à l'approche de la mi-saison au vu des perspectives d'avenir d'Animal Practice.

    Je terminerai sur les personnages en disant que je n'ai pas trouvé l'intérêt de ceux interprétés par Bobby Lee et Kym Whitley, si ce n'est celui de mettre des minorités visibles à l'écran. Pour le reste, aucun des deux n'apporte quoi que ce soit à la série pour le moment, et ce n'est pas la simple utilisation dans une scène d'un extrait musical de Cats qui suffira à m'amadouer !

    Inutile de m'attarder plus longuement sur le cas d'Animal Practice, je suis en mesure après visionnage de ce pilote de vous annoncer qu'il a eu raison de ma patience et que même mon indulgence notoire n'y pourra rien : je passerai mon chemin pour la suite, et si je peux me permettre, je vous conseille d'en faire de même.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Le rôle d'Alan Waxman, le propriétaire indigne de la petite chienne, est tenu par Matt Walsh, qui joue Mike dans Veep.

     

    Animal Practice 01x01 - Pilot


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