• Voilà déjà presque deux semaines, je vous disais avoir la ferme intention de ne pas me laisser distancer cette saison et d'en finir au plus vite avec les programmes les plus médiocres de cette rentrée téléphagique. Et pourtant, voilà une bonne dizaine de jours que je galère pour réussir à vous exprimer mon ressenti face à l'une des premières comédies de cette saison. Mais rien ne sert de repousser l'échéance aux calendes grecques, d'autant que je n'ai absolument aucune envie d'être obligé de me le farcir une seconde fois pour trouver des choses à en dire...

    Mom 01x01 - Pilot

    Qui, quand, où ?

    Chuck Lorre s'est entouré d'Eddie Godoretsky et de Gemma Baker pour créer la série et écrire le scénario de ce premier épisode, dont la réalisation fut confiée à Pamela Fryman. La première diffusion a eu lieu le 23 septembre 2013 sur CBS.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée d'Anna Faris (Christy), Allison Janney (Bonnie), Sadie Calvano (Violet), Nate Corddry (Gabriel), Matt Jones (Baxter), French Stewart (Rudy), Spencer Daniels (Luke) et Blake Garrett Rosenthal (Roscoe).

    De quoi ça parle ?

    Après des années à se démener avec des problèmes d'alcool, Christy, serveuse dans un grand restaurant qui entretient une liaison avec son patron, décide de remettre de l'ordre dans sa vie dissolue lorsqu'elle s'aperçoit que sa fille Violet prend lentement mais surement le même chemin qu'elle. Pour lui prouver qu'elle est prête à faire de gros efforts, elle renoue contact avec sa mère Bonnie, elle-même alcoolique notoire, avec laquelle elle avait coupé les ponts voilà quelques années. Mais il ne suffit pas de bonne volonté pour faire abstraction du passé et la reconstruction de la cellule familiale de Christy s'annonce déjà longue et difficile...

    Et j'en pense quoi ?

    Comme vous le soupçonnez sans doute fortement à la lecture du synopsis, le problème de Mom ne réside pas dans son concept. Comme vous le soupçonnez tout aussi fortement, le problème de Mom ne réside pas dans son casting. Le problème de Mom, vous l'aurez compris, réside tout simplement dans son exécution.

    Au point où on en est, je pourrais presque me contenter de vous dire d'aller lire mon post sur Guys with Kids pour savoir de quoi il retourne, mais ce serait bien paresseux de ma part, alors tolérez que je fasse un tantinet dans la redite.

    Car le souci principal de ce nouvel opus du Diable en personne de Chuck Lorre se situe bien au niveau de l'écriture. Personnages caricaturaux ? Chuck. Check. Situations convenues et gags éculés ? Check. Rires enregistrés ponctuant systématiquement une réplique sur deux alors que celle-ci n'a absolument rien d'hilarant ? Check, check et encore check.

    Pourtant, si je ne m'abuse, le script de ce pilote avait plutôt été une agréable surprise pour Lulla, qui nous l'avait présenté parmi ceux de plusieurs autres nouveautés dans l'excellente rubrique consacrée au sujet sur son blog. D'après ce que j'ai compris de ses commentaires après visionnage du produit fini, ledit script est visiblement passé à la moulinette depuis pour aboutir à un résultat tout sauf concluant.

    Qu'a-t-il bien pu se passer ? Inutile  de se creuser le ciboulot bien longtemps pour répondre à cette question, les trois scénaristes à l'origine de Mom ne s'étant pas donné cette peine pour développer la série, se contentant d'aligner les clichés sur l'alcoolisme, l'hérédité des problèmes d'addiction, l'instabilité amoureuse et j'en passe... Le tout en se disant que le capital sympathie de la distribution suffirait pour emporter l'adhésion du public.

    Alors désolé, je veux bien être suffisamment magnanime pour reconnaître que Mesdames Faris et Janney et Messieurs Corddry et Stewart (ainsi que les pauvres gosses qui mettront les bouchées doubles pour faire effacer cette ligne de leur CV d'ici quelques années) redoublent d'effort pour tenter de faire prendre la mayonnaise, mais il ne suffit pas d'engager de bons acteurs pour faire passer des vessies pour des lanternes.

    Que les personnages de Mom ne soient pas des modèles de vertu, soit. Qu'ils répondent à tous les clichés en la matière, non seulement c'est paresseux, mais en plus, ça ne nous donne absolument aucune envie de nous intéresser à ce qui va bien pouvoir leur arriver, car il n'y a franchement rien qui les rende uniques et un tant soit peu attachants.

    Certes, la vulgarité qui fait les beaux jours de Two and a Half Men et de 2 Broke Girls sur la même CBS est aux abonnés absents pour le moment, mais le coup du vaudeville avec l'amant, la maîtresse et l'épouse cocue, franchement, ça ne vaut guère mieux à mon humble avis. Tout au plus, cela aura permis à la série d'être moins conspuée par la critique que l'innommable Dads, mais ne nous voilons pas la face, à ce stade, on est clairement dans le nivellement par le bas et aucune des deux ne mérite plus que l'autre de s'installer dans la durée.

    Pour conclure, je me vois dans l'obligation de vous resservir mon discours de vieux téléphage aigri, mais quand je vois à quel point le père Chuck Lorre se repose sur ses lauriers, j'en viens à regretter cette période bénie où il avait encore tout à prouver et était capable de nous servir une comédie croquignolette comme Dharma & Greg devant laquelle on trouvait le couple central irrésistible et on riait aux éclats en découvrant les facéties de parents déjantés (ah, l'inénarrable Kitty Montgomery !) nettement plus sympathiques que les clichés ambulants de Mom. En un mot comme en cent : circulez, y'a rien à voir !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Pour ne rien changer, Chuck Lorre n'est pas allé chercher bien loin quand il a eu besoin de trouver une âme charitable pour faire une apparition éclair et faire parler de la série dès ce premier épisode : c'est ce brave Jon Cryer qui s'y colle. Quand à Claudia, l'épouse de Gabriel, elle est incarnée par Courtney Henggeler, qui avait failli atterrir dans la susnommée Guys with Kids la saison passée. Vire ton agent vite fait, cocotte !


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  • Poussé par une double motivation, celle de ne pas me laisser distancer cette saison et celle d'en finir au plus vite avec les daubes de cette rentrée, me voici de retour chez FOX pour évoquer l'un des pilotes les plus universellement haïs en ce mois de septembre :

    Dads 01x01 - Pilot

    C'est donc Dads - qui, rappelons-le pour souligner l'ineptie de ce type d'initiative, a fait l'objet d'une commande à l'aveugle (diffusion assurée d'un nombre prédéterminé d'épisodes avant même que le pilote soit tourné) - que je m'apprête à évoquer fort brièvement, histoire que ce soit fait et la page tournée le plus rapidement possible.

    Qui, quand, où ?

    C'est à Alec Sulkin et Wellesley Wild que nous devons ce qui tient lieu de scénario à ce pilote réalisé par Mark Cendrowski et diffusé pour la première fois par FOX le 17 septembre 2013.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Giovanni Ribisi (Warner Whittlemore), Seth Green (Eli Sachs), Brenda Song (Veronica), Vanessa Lachey (Camilla Whittlemore), Tonita Castro (Edna), Peter Riegert (David Sachs) et Martin Mull (Crawford Whittlemore).

    De quoi ça parle ?

    À la veille d'une présentation devant un groupe d'investisseurs potentiels chinois, Eli, développeur de jeux vidéo, découvre que son père David, avec lequel il entretient des rapports conflictuels, est sur le point d'arriver à Chicago pour la soirée d'anniversaire surprise organisée par son associé et meilleur ami, Warner, lequel doit également composer avec son propre père, Crawford, qui vit chez lui...

    Et j'en pense quoi ?

    Autant vous le dire tout de suite, si le générique en mosaïque de photos de famille vous laissait espérer une sympathique petite comédie de mœurs avec du cœur à revendre, vous pouvez d'ores et déjà passer votre chemin. Parce qu'en soi, il n'est pas foncièrement mauvais, ce générique. C'est juste ce qu'on appelle une véritable publicité mensongère !

    Les meilleures sont les plus courtes, et de préférence ni racistes, ni sexistes, ni ringardes comme pas deux. Alors, je vais vous la faire brève, en évitant de détailler tout ce qui cloche dans ces vingt-deux minutes de gâchis de pellicule et en me contentant d'adresser quelques messages personnels.

    - Mon cher Giovanni Ribisi, quand on a joué dans Friends et même si on a pris un sacré coup de vieux depuis, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Mon cher Seth Green, quand on a joué dans Buffy the Vampire Slayer et même si on ne joue que des adolescents attardés depuis, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Ma chère Brenda Song, quand on a joué dans Scandal et même si on vient de productions Disney d'une qualité discutable, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Ma chère Vanessa Lachey, même quand on est une ancienne reine de beauté et qu'on doit son semblant de notoriété restant à sa vie amoureuse, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Ma chère Tonita Castro, quand on a joué dans Go On et même si on est cantonnée dans les rôles de domestiques timbrées, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Mon cher Peter Riegert, quand on a joué dans Damages, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Mon cher Martin Mull, quand on a joué dans Roseanne et même dans des productions moins glorieuses comme Sabrina, the Teenage Witch, on ne s'abaisse pas à accepter un rôle dans Dads.

    - Mes chers lecteurs, quand on est téléphage et qu'on a un planning séries long comme un jour sans pain, on ne se farcit pas un deuxième épisode de Dads.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu entendu quelque part, toi ?

    Dans la scène d'ouverture de l'épisode, le comédien de doublage qui suit les directives d'Eli est interprété par Dan Castellaneta, qui n'est autre que la voix originale du sympathique Homer Simpson. Nul doute que pour accepter un rôle là-dedans, il devait probablement être en âpres négociations avec FOX pour une énième augmentation !


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  • *Toc, toc.*

    "Qui est là ?"

    - Nouvelle.

    - Nouvelle QUI ?

    - Nouvelle Saison !

    - 2013-2014 ? DÉJÀ ? Mais j'ai pas encore fini votre stock de pilotes de 2012, moi...

    - Oui, ben, écoute, mon coco, t'es bien gentil, mais j'ai pas fait le déplacement pour rien, moi, alors tu vas me faire le plaisir de regarder ce que j'ai à te proposer sans broncher...

    - Bon, ben, si vous le dîtes comme ça... C'est parti, mon kiki !

    Et voici comment je me retrouve aujourd'hui à commencer à vous parler de la rentrée des séries, en attendant de poursuivre le challenge de la saison dernière avec ladyteruki.

    Début des festivités avec le premier pilote de cette rentrée :

    Sleepy Hollow 01x01 - Pilot

    Cette année, c'est FOX qui ouvre le bal avec Sleepy Hollow, son adaptation libre de la célèbre nouvelle de Washington Irving du même nom.

    Qui, quand, où ?

    Pas moins de quatre messieurs se sont mis à l'ouvrage pour nous proposer cette entrée en matière. Len Wiseman assure la réalisation de cette histoire qu'il a concoctée avec Alex Kurtzman, Roberto Orci et Phillip Iscove, qui ont pour leur part concentré leurs efforts sur le script. La première diffusion sur FOX a eu lieu le 16 septembre 2013.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Tom Mison (Ichabod Crane), Nicole Beharie (Abbie Mills), Orlando Jones (Frank Irving) et Katia Winter (Katrina Crane).

    De quoi ça parle ?

    Sleepy Hollow, 2013. Le professeur Ichabod Crane se réveille dans une cave, 232 ans après la bataille qui lui a été fatale. Il est appréhendé par la police locale après le meurtre du shérif August Corbin car son accoutrement ressemble à celui de l'individu que le lieutenant Abbie Mills a vu quitter les lieux du crime à cheval. Il décline son identité et clame son innocence, mais cette histoire peu crédible lui vaut un transfert en hôpital psychiatrique. Mais un second meurtre est commis alors qu'Abbie l'y conduit, et la jeune femme commence alors à accorder un semblant de crédit à son histoire selon laquelle un homme qu'il a décapité sur le champ de bataille serait à l'origine des meurtres...

    Et j'en pense quoi ?

    La difficulté que j'ai eue à écrire ce bref synopsis à peine trois jours après visionnage de l'épisode en question est assez parlante : clairement, on ne peut pas dire que j'ai été transcendé. Là où la découverte de Go On la saison passée avait été pour moi une véritable bonne surprise d'ouverture de saison, Sleepy Hollow m'a laissé pour le moins perplexe sur la qualité générale de l'offre 2013-2014.

    En toute objectivité pourtant, ce pilote assez rythmé n'a rien de proprement honteux, mais il présuppose qu'on fasse preuve d'une certaine ouverture d'esprit pour adhérer à son concept. Et, en ce qui me concerne, c'est probablement là que le problème se situe : le coup du candide qui se réveille dans une époque qui n'est clairement pas la sienne et doit s'y adapter, j'en suis malheureusement revenu depuis belle lurette ! Les Visiteurs, ça vous parle ? Parce qu'aussi triste que ce soit à dire, c'est précisément à ce film que j'ai pensé à la fin de la scène où ce brave Ichabod émerge de sa cave et atterrit sur le bitume. Le passage où un quidam fait une sortie de route sous ses yeux m'a fortement rappelé la scène du "Messire, un sarrasin !". Alors du coup, les grandes interrogations d'Ichabod sur le nombre de Starbucks au kilomètre carré ou l'abolition de l'esclavage, désolé, mais très peu pour moi !

    Bien que les événements s'enchaînent sans temps mort, cette difficulté à adhérer au postulat de départ m'a fait trouver le temps long, et c'est probablement pour ça que j'ai passé le plus clair de ce pilote à lever les yeux au ciel devant la grosseur des ficelles employées. Je pense notamment à ces deux scènes qui s'enchaînent où dans un premier temps, Abbie refuse d'évoquer son passé trouble avec Ichabod... pour finalement tout lui raconter par le menu détail moins de trois minutes plus tard ! Y'a que moi qui ai eu l'impression qu'on avait sauté une étape quelque part ou... ?

    De même, j'ai trouvé bien pratique qu'une simple visite pour se recueillir dans le bureau de feu le shérif permette à notre héroïne de trouver une grosse partie des réponses aux questions sur lesquelles la "résurrection" d'Ichabod l'a conduite à se pencher, grâce à la clef vers des documents secrets la plus mal cachée de l'histoire du monde. XD

    On déplorera aussi l'artifice vieux comme le monde du transfert annoncé d'Abbie, auquel on sait pertinemment qu'elle finira par renoncer à la seconde même où la notion de son départ est évoquée.

    Et sinon, je suis le seul à envisager de me barrer en courant au lieu de m'évertuer vainement à vider un chargeur quand je vois un homme sans tête s'approcher une hache à la main ?  Team Froussards FTW! XD

    Enfin, notons la subtilité avec laquelle l'ambition des scénaristes est dissimulée lorsque ce brave Ichabod informe Abbie le plus sérieusement du monde que sa bible indique que les deux témoins sont liés pour pas moins de sept ans. À ce niveau-là, il aurait pu nous parler du spin-off et de la franchise de films à venir derrière, tant qu'à y être !

    Si je dois concéder un bon point à ce pilote, il se situera au niveau visuel : les effets spéciaux sont très réussis, il est limpide que la production n'a pas lésiné sur les moyens à ce niveau-là et d'autres productions des chaînes concurrentes (notamment une dont les photos promotionnelles désastreuses ont eu tôt fait d'être retirées de la circulation, suivez mon regard...) feraient bien d'en prendre de la graine. Ça fait plaisir de voir qu'au moins un des aspects majeurs de ce que la série aspire à devenir a été traité avec soin.

    Du reste, je n'ai pas pour autant accroché à la mythologie relativement confuse proposée par ce pilote, qui demeure avant tout un outil de vente du produit à la chaîne, ne l'oublions pas.

    Avant de conclure, un mot sur l'interprétation, qui semble diviser le public, si j'en crois les quelques retours que j'ai pu lire au sein de la communauté sériephile sur Twitter. J'ai personnellement assez rapidement été agacé par Tom Mison, d'autres ont eu plus de mal avec Nicole Beharie, toujours est-il que clairement, le duo doit trouver ses marques pour être plus convaincant sur le long terme. Le rôle du capitaine de police pince-sans-rire dévolu à Orlando Jones est pour le moment tout ce qu'il y a de plus conventionnel et peine à susciter l'intérêt.

    Pour peu qu'on soit enclin à se laisser embarquer dans l'univers de la série et assez magnanime pour fermer les yeux sur des raccourcis scénaristiques relativement grossiers, Sleepy Hollow pourrait devenir au fil de la saison un honnête divertissement si la suite s'inscrit dans la droite lignée de ce pilote. Toutefois, je n'ai personnellement pas l'intention de poursuivre et je me permets d'avancer que je doute sérieusement que son éventuelle disparition peine grand monde, au vu de l'absence totale d'investissement émotionnel requis par ce qui s'annonce d'ores et déjà comme un procedural fantastique.

    Quoi qu'il en soit, rendez-vous très prochainement pour la suite du programme !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Ironie du sort, cette histoire de décapitations fourmille de têtes connues : est-il réellement nécessaire que je vous présente John Cho, Nestor Serrano ou Clancy Brown ?


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  • Bon, c'est bien joli de rigoler, les enfants, mais la saison 2013-2014 arrive à grands pas, et ceux d'entre vous qui me lisent encore ont eu l'occasion de s'apercevoir que j'avais pris un retard considérable dans le pari fou que ladyteruki et moi nous étions lancés voilà déjà un peu plus d'un an. Du coup, vous avez forcément déjà fait votre marché parmi les séries de la saison écoulée, mais qu'à cela ne tienne, ça ne m'empêchera pas de vous livrer mes impressions sur les œuvres concernées. Et si jamais vous n'avez pas encore lu l'avis de ladyteruki portant sur le même sujet, rien de plus simple que de cliquer sur la bannière que vous trouverez en fin d'article pour y remédier.

    The Neighbors 01x01 - Pilot

    Puisque la dernière critique en date se penchait sur Nashville, intéressons-nous de plus près aujourd'hui à la seule autre nouveauté reconduite pour une seconde année par ABC après une saison relativement pauvre en succès : The Neighbors.

    Qui, quand, où ?

    Dan Fogelman est le créateur de la série et scénariste de ce premier épisode, dont la réalisation est assurée par Chris Koch. La première diffusion sur l'antenne d'ABC a eu lieu le 26 septembre 2012.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Jami Gertz (Debbie Weaver), Lenny Venito (Marty Weaver), Simon Templeman (Larry Bird), Toks Olagundoye (Jackie Joyner-Kersee), Clara Mamet (Amber Weaver), Tim Jo (Reggie Jackson), Ian Patrick (Dick Butkus), Max Charles (Max Weaver) et Isabella Cramp (Abby Weaver).

    De quoi ça parle ?

    2002. Un groupe d'extraterrestres venus de la planète Zabvron prend forme humaine et s'installe dans la communauté résidentielle d'Hidden Hills, New Jersey afin de déterminer si la Terre serait un environnement vital approprié si le réchauffement climatique de leur planète rendait celle-ci inhabitable. Dix ans plus tard, l'un des couples de la communauté repart pour Zabvron et met donc sa maison sur le marché. Celle-ci est acquise par une famille humaine qui risque d'avoir quelques difficultés à s'habituer au voisinage...

    Et j'en pense quoi ?

    Pour ne rien vous cacher, il faut bien que je vous avoue que  je me lançais dans The Neighbors avec un a priori des plus négatifs. Dès la lecture du synopsis de la série pendant la saison des pilotes, j'ai commencé à redouter une comédie de potache tout ce qu'il y a de plus lourdingue et qui ne devrait plus être produit depuis des années. Les annonces de casting ne m'avaient pas franchement rassuré : outre Simon Templeman, aperçu brièvement en guest çà et là et Jami Gertz - contre qui je n'ai rien en particulier, mais que je trouvais plus efficace à petite dose dans ER ou Ally McBeal qu'en actrice principale de la très oubliable Still Standing, c'était un peu le rendez-vous des illustres inconnus. Bref, autant dire que j'étais déjà à moitié convaincu de tenir là une des premières daubes à oublier de toute urgence de la saison (musique dramatique, moment d'intense émotion au douloureux souvenir d'Animal Practice et de Guys with Kids).

    C'est donc dans un état d'esprit tout sauf neutre que je visionnais pour la première fois le pilote de The Neighbors voilà presque un an, au bout d'une soirée comédies où Don't Trust the B---- in Apartment 23 et le pilote de Partners l'avaient précédé. Autant dire que c'était cuit d'avance : entre mes préjugés, une série à laquelle je m'étais très vite attaché et une autre dont le pilote m'avait laissé pour le moins perplexe, je ne pouvais que détester The Neighbors, ou dans le meilleur des cas, y être totalement indifférent. Et naturellement, BINGO! Je jugeais ce pilote d'un intérêt limité et m'empressais de le mettre tout en bas de la liste des critiques à rédiger en priorité. C'est fou comme avec le recul, on se rend compte des erreurs stratégiques de base qu'on peut commettre.

    Ayant pris la décision de ne pas poursuivre la série, je m'étonnais toutefois au cours de la saison de l'enthousiasme qu'elle semblait générer parmi mes fréquentations sur Twitter et au sein de la blogosphère sériephile, si bien qu'après avoir traîné la patte pendant des mois, je décidais enfin de m'atteler aujourd'hui à cette fameuse critique et donc de revisionner le pilote pour l'occasion.

    Bien m'en a pris, car je pense que ce second visionnage m'a permis de mieux cerner ce que la série cherchait à être au lieu de chercher en vain confirmation de mes attentes de l'année dernière. Si je n'ai toujours pas énormément ri, j'ai été en mesure de relever cette fois-ci les notes d'humour décalé qui m'avaient totalement échappé au cours du premier visionnage. De même, j'ai été agréablement surpris de constater que les bases de l'enrichissement mutuel des vies de la famille Weaver et de la communauté extraterrestre étaient en fait déjà posées avec une relative subtilité dans ce pilote, et que les quelques gags plus démonstratifs n'étaient finalement pas ce à quoi la série se cantonnerait. J'ai également mieux apprécié les prestations des comédiens qui sont finalement bien plus drôles dans leur sobriété qu'ils ne pourraient espérer l'être en cabotinant à mort. Mention spéciale d'ailleurs au petit Ian Patrick qui incarne Dick Butkus et parvient à être à la fois attendrissant et absolument terrifiant.

    En prêtant une plus grande attention aux dialogues, j'ai aussi pu mieux apprécier les petits détails qui font le charme de la communauté extraterrestre, comme par exemple, le fait que chacun a choisi le nom d'un athlète car ceux-ci représentent le nec plus ultra de la condition physique humaine.

    Pour le coup, je retiendrai ce qu'une publicité d'antan nous martelait durant des années sans que ça rentre : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Et si j'en crois les conseils avisés de mes camarades téléphages ou ceux du créateur de la série dans une interview parue cette semaine en ligne, The Neighbors n'a pas fini de me surprendre. Y'a du rattrapage dans l'air, voilà ce que j'en dis !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Eh bien, pour le coup, non ! Je n'ai vu personne nulle part, parce qu'avec sa grande distribution principale pour un pilote d'une vingtaine de minutes, The Neighbors ne pouvait pas vraiment se permettre de dilapider son budget et de perdre un temps précieux à nous présenter des guests, ce que je lui pardonne aisément.

    L'avis de ladyteruki, c'est par ici !

     


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  • Contrairement à ce que vous seriez tout à fait en droit de penser au vu des deux mois et demi écoulés au cours desquels je n'ai absolument rien posté, je n'ai ni abandonné ce blog ni renoncé au défi que ladyteruki et moi nous sommes lancé cette saison, à savoir visionner et commenter tous les pilotes que nous parviendrons à nous mettre sous la dent. Afin de comparer nos deux avis, je vous rappelle au cas où vous l'auriez oublié pendant cette longue absence de nouveau post qu'il vous suffira de cliquer sur la bannière que vous trouverez au bas de chacun de mes articles consacré à une nouveauté pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet (et ce même s'il y a fort à parier que vous ayez déjà lu celui-ci avant moi, puisque je ne lis les billets de ma comparse sur les pilotes qu'une fois les miens publiés).

     

    Nashville 01x01 - Pilot

    C'est donc avec un certain retard mais un enthousiasme absolument pas entamé que je vais conclure l'année 2012 en vous parlant du seul des trois dramas lancés en cette rentrée par ABC à avoir obtenu une saison complète : Nashville.

    Qui, quand, où ?

    R.J. Cutler assure la réalisation de ce pilote dont le scénario est signé par Callie Khouri, créatrice de la série. La première diffusion de l'épisode sur ABC date du 10 octobre 2012, mais on notera qu'à l'instar de nombre des nouveautés cette saison, ce pilote a bénéficié d'un lancement anticipé en ligne via le site officiel de la chaîne, Hulu et iTunes à compter du 3 octobre 2012.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Connie Britton (Rayna James), Hayden Panettiere (Juliette Barnes), Clare Bowen (Scarlett O'Connor), Eric Close (Teddy Conrad), Charles Esten (Deacon Claybourne), Jonathan Jackson (Avery Barkley), Sam Palladio (Gunnar Scott), Robert Ray Wisdom (Coleman Carlisle) et Powers Boothe (Lamar Wyatt).

    De quoi ça parle ?

    La carrière de Rayna James, star de la country, est en perte de vitesse : les ventes de son dernier album stagnent et les réservations de billets pour sa tournée indiquent qu'elle risque de chanter pour des salles à moitié vides. Afin de limiter les dégâts, sa maison de disques lui propose alors de faire tournée commune avec la nouvelle coqueluche du public, Juliette Barnes, dont Rayna n'apprécie ni la personnalité, ni le travail. Sans le moindre scrupule, la jeune femme ne tarde pas à jeter son dévolu sur Deacon, le guitariste - et accessoirement ancien amant - de Rayna, dont la nièce Scarlett vient tout juste d'arriver à Nashville avec son petit ami.

    Par ailleurs, le père de Rayna, le riche industriel Lamar Wyatt, convainc son gendre Teddy de se présenter aux élections municipales, ce qui met Rayna dans une position délicate vis-à-vis de son ami Coleman Carlisle auquel elle avait promis de chanter lors de l'annonce de sa candidature.

    Et j'en pense quoi ?

    Inutile d'y aller par quatre chemins, j'ai tout simplement adoré le pilote de Nashville, qui de toutes les nouveautés proposées en cette rentrée télévisuelle, était sans le moindre doute celle qui semblait le plus faite pour moi. Il me semble que je n'en ai pas encore parlé par ici, mais ceux qui me suivent sur Twitter savent que j'ai une certaine affinité avec le genre du primetime soap, ayant fait mes classes de téléphage devant Knots Landing et passé la majeure partie de mon adolescence devant les tribulations des résidents de Melrose Place. Les succès surprise de Revenge la saison dernière et de la nouvelle mouture de Dallas durant l'été aidant, il n'est guère étonnant de voir le genre refaire surface cette saison, et ce n'est certainement pas moi qui m'en plaindrai.

    D'aucuns pourraient rester perplexes de me voir ranger la série dans ce genre précis, mais à la vision du pilote, il ne fait aucun doute pour moi que c'est celui auquel elle appartient avant tout. L'auteur d'un article du Hollywood Reporter s'insurgeait récemment de voir Smash concourir aux Golden Globes dans la catégorie Comedy/Musical (alors que chaque épisode compte 3 à 5 numéros musicaux, dont une grande partie de compositions originales - ce qui selon moi justifie sa place dans cette catégorie, mais bon, passons...), arguant qu'il s'agirait plutôt d'un drama. Si je ne suis pas d'accord avec lui en ce qui concerne cette série en particulier, je le suis en revanche au sujet de Nashville, car le milieu de la musique country m'est apparu ici avant tout comme une toile de fond plus que comme un moteur de l'intrigue.

    De même, en ce qui concerne les personnages, les trois figures féminines principales de la série incarnent chacune un archétype du genre : nous avons en Rayna l'héroïne en proie au doute face à un avenir incertain et tourmentée par un passé douloureux ; en Juliette l'arriviste qui use de ses charmes pour parvenir à ses fins et mue par une forte détermination à se délester d'un lourd bagage émotionnel ; enfin, en Scarlett, l'ingénue fraîche et pimpante qui arrive la bouche en cœur et les yeux écarquillés dans un milieu qui la fascine et dont elle découvrira les règles inéluctables au travers d'une série de rites initiatiques.

    À l'issue de ce premier épisode, j'avoue une préférence marquée pour Rayna car j'ai aimé la voir tiraillée entre son désir de sauver sa carrière/son couple et sa difficulté à accepter de renoncer à son intégrité pour y parvenir. L'interprétation de Connie Britton, parfaite dans le rôle, joue également pour beaucoup, même si je ne vous cacherai pas que les dés étaient pipés en sa faveur dès le départ, au vu de mon aversion sans borne pour l'insupportable Hayden Panettiere, que j'estime toujours responsable de la chute vertigineuse d'Ally McBeal voilà dix ans et que je n'appréciais guère plus dans Heroes. Ceci dit, pour tenir le rôle de Juliette, pintade aussi arrogante que dénuée de talent, je reconnais volontiers qu'elle était la candidate idéale. (De là à la faire concourir aux Golden Globes face à la vénérable Maggie Smith, il y a quand même un gouffre, soit dit en passant.)

    Comme tout bon amateur de soap qui se respecte, j'attends évidemment aussi de voir ce que vont donner les multiples triangles amoureux amorcés dans cet épisode : Teddy/Rayna/Deacon, Rayna/Deacon/Juliette, Juliette/Avery/Scarlett, Gunnar/Scarlett/Avery...  la moindre des choses qu'on puisse dire à ce sujet, c'est que les shippers ont le choix ! Même si j'imagine déjà ladyteruki s'arrachant les cheveux, c'est de bonne guerre et j'avoue avoir trouvé qu'ils étaient mis en place de façon acceptable, donc je ne saurais bouder mon plaisir, aussi coupable soit-il... 

    Je crois que ce qui m'a le plus séduit dans ce pilote, en définitive, c'est l'efficacité avec laquelle il remplit son office : il plante le décor, présente les personnages, les positionne les uns par rapport aux autres en lançant des pistes à développer dans les épisodes suivants et le tout se regarde sans broncher. À aucun moment, je ne me suis senti perdu dans cet univers où je débarquais pourtant sans rien connaître du milieu dont il allait être question. Si je devais émettre une réserve, elle concernerait probablement l'intrigue politique qui me semble, pour le moment du moins, relativement brouillonne. Je sais bien qu'on ne peut pas non plus demander à un primetime soap de nous servir du The West Wing ou du Borgen mais c'est probablement l'aspect le moins convaincant du pilote. C'est sans doute lié au fait que le personnage de Teddy est l'un des moins approfondis à ce stade, ses contours étant assez grossièrement dessinés, puisqu'on sait simplement qu'il peine à se remettre d'un revers professionnel, mais on ignore dans quel corps de métier, si ce n'est qu'il n'avait absolument aucune expérience en politique avant de se laisser persuader par son beau-père de se présenter aux municipales. Notons que son concurrent direct n'est guère mieux loti, puisqu'on sait simplement qu'il s'agit d'un ami de Rayna.

    Un petit mot sur la musique avant de conclure. Pour moi qui outre deux ou trois titres de Dolly Parton, Clint Black ou Patsy Cline, n'y connais strictement rien en musique country, j'avoue avoir quelque peu redouté d'être noyé sous les références qui m'auraient laissé complètement coi. Au final, il n'en est rien, les quelques titres entendus dans ce pilote sont savamment utilisés et le néophyte est accueilli à bras ouverts et non refoulé à l'entrée du festival. Les dernières minutes de l'épisode nous offrent pour l'occasion un sublime duo entre les personnages de Scarlett et Gunnar, que je ne vous cache pas avoir écouté un certain nombre de fois depuis que je l'ai découvert.

    Bref, vous l'aurez compris, Nashville, c'est du bon, alors mangez-en ! Pour ma part, j'ai décidé d'en faire le copieux menu de mon réveillon !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Le rôle de Tandy Hampton, la sœur de Rayna, est incarné par l'omniprésente Judith Hoag qu'on a vue dans bon nombre de séries, de Murder, She Wrote à Big Love en passant par le grand écran où elle tint notamment le rôle d'April O'Neil dans Teenage Mutant Ninja Turtles.

    Nashville 01x01 - Pilot


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