• À l'heure actuelle, vous devez très certainement savoir qu'en cette rentrée 2012, à l'occasion de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles  consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Nous quittons aujourd'hui les États-Unis pour un changement de cap et de format. Direction l'Australie, où nous allons nous intéresser à la mini-série policière Underbelly: Badness, dernière-née de la franchise à succès.

    Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done

    Qui, quand, où ?

    La première des huit parties de cette mini-série sans lien apparent avec les quatre qui l'ont précédée est écrite par Felicity Packard et réalisée par Tony Tilse. La première diffusion a eu lieu le 13 août 2012 sur Nine.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Matt Nable (Gary Jubelin), Jonathan LaPaglia (Anthony 'Rooster' Perish), Ben Winspear (Tim Browne), Josh Quong Tart (Andrew 'Undies' Perish), Jason Montgomery (Decker), Ella Scott Lynch (Camille Alavoine), Justin Smith (Muzz) et Aaron Jeffery (Frank O'Rourke).

    De quoi ça parle ?

    Le 16 novembre 2001, Terry Falconer, ancien trafiquant de drogue, est enlevé et assassiné par Anthony 'Rooster' Perish, qui lui fait ainsi payer le double meurtre de ses grands-parents au début des années 90. La mini-série nous raconte l'enquête de police qui s'ensuivit et dura plus d'une dizaine d'années avant la condamnation de Rooster en 2012.

    Et j'en pense quoi ?

    La construction narrative des mini-séries a ceci de particulier que, contrairement aux séries traditionnelles, elle s'articule autour d'une histoire dont la fin est connue par les scénaristes d'entrée de jeu. Il leur appartient dès lors d'échelonner le déroulement des événements relatés sur la durée prédéterminée de la mini-série. À la différence d'un pilote traditionnel qui mettra toutes les chances de son côté en laissant entrevoir le plus de pistes potentiellement explorables à l'avenir, un premier épisode de mini-série peut s'octroyer le luxe de ne pas dévoiler toutes ses cartes et de conserver précieusement en réserve pour la suite ses meilleurs atouts. Mais encore faut-il maîtriser l'art de faire mariner le spectateur et c'est malheureusement là que le bât blesse, dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui.

    En effet, à trop vouloir ménager ses effets, il ressort de ce premier épisode d'Underbelly: Badness une sensation de vacuité pour le moins frustrante. On remarque bien vite que la forme a été privilégiée au fond. Las, il ne suffit pas de relater des faits réels pour intéresser le spectateur et ce n'est pas une mise en scène reposant sur l'esbroufe qui suffira à couvrir le vide du contenu.

    Pour parler concrètement, la première chose qui m'a dérangé dans cet épisode introductif, c'est le preview de l'ensemble de la mini-série qui, en à peu près deux minutes, nous plante le décor : musique tonitruante, couleurs criardes en veux-tu en voilà, coups de feu à répétition et gros plans insistants sur des poitrines généreuses, voilà le programme de haute volée que nous annonce Underbelly: Badness.

    Comme il aurait été dommage de s'en tenir à cet aperçu pour le moins décourageant, passé le générique, me voici rendu à ce que j'espère tout de même un tantinet plus engageant : le début de l'épisode, censé enfin nous présenter les tenants et aboutissants de cette histoire. Hélas, à peine ai-je entraperçu le visage de la victime Terry Falconer qu'une narratrice omnisciente invisible se fait entendre pour ne plus faire relâche de l'épisode. C'est par elle que me seront communiquées toutes les informations de base sur les trois personnages centraux que seront la victime, l'assassin et l'inspecteur chargé de l'enquête (jusqu'au signe astrologique de ce dernier, j'en demandais pas tant, mais que voulez-vous, ça s'avérera peut-être utile par la suite) et par ricochet, je déplorerai donc la pauvreté du contenu des dialogues, qui ne font pas avancer grand-chose et ne nous apprennent pour ainsi dire strictement rien dont la narratrice ne se soit déjà affranchie.

    Si je n'ai pas d'antipathie particulière envers les personnages, j'avoue aussi qu'ils m'ont laissé plutôt froid, puisqu'au lieu de me permettre d'orienter ma propre opinion sur eux, la scénariste de ce premier épisode a fait le choix d'établir le contact entre les protagonistes et le spectateur au travers de la narration qui se veut la plus neutre possible. Là où la voix off de The Slap ne m'avait pas du tout gêné, car elle se contentait de compléter le propos de la série en reprenant des passages du roman difficilement transposables à l'écran, celle d'Underbelly: Badness m'a vraiment parasité. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait pourtant d'une des marques de fabrique de la franchise. J'ose alors me permettre d'espérer qu'elle est utilisée plus efficacement dans les précédentes mini-séries.

    Pour le reste, ce que nous laissait entrevoir le preview ne tarde pas à faire son apparition dans l'épisode : on ne nous épargne ni la scène choc du découpage de cadavre - qui, rassurez-vous reste sobre graphiquement parlant, on n'est pas dans une série d'épouvante - ni le gros plan sur une poitrine dénudée lorsque l'enquête mène la police dans un entrepôt où des connaissances de la victime tournent illégalement un porno.

    Pour tenter de donner une consistance au personnage de l'inspecteur Jubelin, nous avons aussi le droit à l'ébauche d'une relation amoureuse entre lui et une collègue qui se voit confier les quelques répliques resituant l'intrigue dans son cadre temporel, notamment lorsqu'elle évoque un film de Woody Allen sorti à cette époque au cours d'une scène de dîner au restaurant. Soit, je veux bien, mais si même la narratrice ne s'intéresse guère à cette romance, ça me paraît mal barré cette affaire !

    Alors que l'équipe a passé la majeure partie de l'épisode à piétiner à la recherche d'un suspect en s'intéressant vainement à la famille de la victime, c'est miraculeusement qu'à la fin de l'épisode, deux de ses membres viennent frapper à la bonne porte : celle d'un homme qui leur livre sur un plateau le nom de Rooster, lequel est en dépit de ses multiples infractions à la loi inconnu des forces de police.

    En gros, si je résume, on a passé cinquante minutes à nous promettre monts et merveilles avec de la violence, du sexe et niveau intrigue... On a trouvé un nom. Je sais pas pour vous, mais pour moi, c'est un peu maigre quand même, non ?

    Pour conclure, on enchaîne bien entendu avec le glorieux preview du second épisode, lequel est tout aussi mesuré que celui qui ouvrait l'épisode : enfin, le seul personnage féminin de la distribution principale s'apprête à entrer en scène et attention, on ne recule devant aucun superlatif pour évoquer les prestations des acteurs principaux. "Aaron Jeffery will give the performance of his life" nous promet-on. Ben écoutez, à ce niveau-là, j'ai envie de dire "Tant mieux pour lui !" mais désolé, je n'irai pas vérifier !

    Je ne vous cache pas que je suis un peu déçu, j'aurais aimé dire du bien de la première série australienne évoquée sur le blog, mais d'un autre côté, quand c'est mauvais, il ne faut pas hésiter à le dire et je suis d'ores et déjà certain que la production australienne aura mieux qu'Underbelly: Badness à proposer cette saison.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Vous aurez peut-être reconnu Leeanna Walsman dans le rôle de Pam Young, objet de l'affection de Jubelin. Elle était apparue dans quelques épisodes d'Heartbreak High où elle tenait le rôle de Jet.

    Underbelly: Badness 1/8 - Thy Will Be Done


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  • Si vous avez prêté attention aux derniers articles du blog, vous savez désormais qu'à l'occasion du lancement de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Après les comédies de NBC, place pour ce troisième article sur les nouveautés de la saison à une série policière : Major Crimes, le spin-off de The Closer.

    Major Crimes 01x01 - Reloaded

    Qui, quand, où ?

    Le scénario de ce premier épisode est signé par James Duff, qui avait également créé The Closer. La réalisation a été confiée à Michael M. Robin et la première diffusion sur TNT a  eu lieu le 13 août 2012 à la suite du dernier épisode de la série mère.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Mary McDonnell (Sharon Raydor), G.W. Bailey (Louie Provenza), Tony Denison (Andy Flynn), Michael Paul Chan (Mike Tao), Raymond Cruz (Julio Sanchez), Phillip P. Keene (Buzz Watson), Kearran Giovanni (Amy Sykes) et Graham Patrick Martin (Rusty Beck).

    De quoi ça parle ?

    Suite au départ de Brenda Leigh Johnson vers d'autres horizons professionnels, le capitaine Sharon Raydor est promue à la tête de l'unité des enquêtes prioritaires de la police de Los Angeles et récupère donc les affaires sur lesquelles elle travaillait. Ainsi, elle doit notamment faire face à un adolescent témoin à charge dans une affaire de meurtres en série, qui lui demande de l'aider à retrouver sa mère. D'autre part, l'équipe enquête sur un vol à main armée dans une supérette à la suite duquel deux des cinq coupables ont réussi à prendre la fuite.

    Et j'en pense quoi ?

    Je n'ai pas détesté Major Crimes, mais son visionnage m'a été relativement désagréable car j'ai passé les trois quarts d'heure de l'épisode à me demander ce que je faisais là.

    L'auteur de Major Crimes est visiblement parti du principe que seul le public de The Closer serait susceptible d'être intéressé par cette série dérivée, et c'est bien dommage ! Pourquoi se priver d'office d'une partie potentiellement importante du public et surtout, pourquoi labéliser ainsi d'entrée de jeu cette nouvelle série comme un sous-produit de la série d'origine, qui ne peut se visionner indépendamment ? Le spectateur n'est pas ici mis face à un spin-off voué à se construire une identité propre, mais bel et bien confronté à une suite, dont le visionnage requiert d'avoir vu ce qui la précédait.

    Mettons les choses au clair : pour un premier épisode, c'est un premier épisode... de huitième saison ! Impossible pour celui qui n'y connaît rien d'entrer dans l'univers de la série. Assurément, les torts sont partagés, je le reconnais volontiers. Si j'avais fait l'effort de me pencher sur The Closer, on n'en serait certainement pas là. Mais tout de même, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a tromperie sur la marchandise : en guise de nouvelle série, on s'est contenté de nous proposer un changement de titre et un nouveau personnage principal !

    En reprenant une grande partie du casting de The Closer, James Duff a pour moi fait le choix de la facilité : celui de commencer la série par un épisode lambda, qui ne remplit aucunement les critères de ce que se doit d'être un pilote. La recette du succès de The Closer étant connue de ceux qui la font, nul besoin d'en donner la liste des ingrédients à ceux qui n'ont jamais mangé de ce pain-là. Les acteurs connaissent visiblement bien leurs rôles, mais cela ne fait que renforcer l'impression chez le spectateur novice de surprendre une série de conversations qui ne le concernent pas.

    L'ombre de Brenda Leigh Johnson plane également au-dessus de la série. Ainsi, le personnage de Rusty Beck est témoin dans l'affaire Phillip Stroh, fil rouge de The Closer si j'ai bien compris. Quand Sharon Raydor investit son nouveau bureau, elle ouvre un tiroir pour y déposer le dossier du jeune homme et y trouve une réserve de sucreries. C'est typiquement le genre de clin d'œil qui ne fonctionne que si l'on sait à quoi il fait référence.

    Si je ne m'abuse, la distribution de Major Crimes ne compte qu'une seule nouvelle recrue, en la personne de Kearran Giovanni qui incarne le rôle d'Amy Sykes. Désolé pour le jeu de mots facile, mais si certains auraient considéré cela comme un crime de lèse-majesté majeur à l'encontre de Mary McDonnell, j'aurais personnellement préféré que l'on suive le parcours de cette nouvelle venue, découvrant ainsi qui est qui et qui fait quoi au fur et à mesure de ses rencontres. Cela aurait certainement aidé ceux qui n'y connaissaient rien à rentrer dans l'univers de la série. Au lieu de ça, Major Crimes commence in medias res, avec la nouvelle recrue déjà au cœur de l'intrigue sur les lieux du hold-up et j'ai passé tout l'épisode à me demander quel était le rôle précis de chacun.

    Pour parler de Major Crimes en tant que série policière parmi tant d'autres, je ne m'attarderai pas sur l'affligeante banalité de l'enquête sur le vol à main armée : je n'ai pas vu là quoi que ce soit qui apporte une quelconque valeur ajoutée à la série. On est dans un formula show tout ce qu'il y a de plus conforme aux règles du genre.

    Inutile de m'étendre ad vitam aeternam sur Major Crimes, puisque je ne me suis en définitive pas du tout senti concerné. La diffusion de ce premier épisode directement à la suite de la conclusion de la série d'origine m'avait mis la puce à l'oreille et j'avais fait part à ladyteruki de mon hésitation à regarder Major Crimes. Je ne regrette pas de l'avoir fait, au moins j'aurais vu à quoi ça ressemblait, mais la seule présence de Mary McDonnell en tête d'affiche ne sera pas suffisante pour me faire revenir au vu de l'indifférence totale que m'inspire la série. En bref, si vous avez vu et aimé The Closer, vous y trouverez probablement votre compte, sinon, passez votre chemin !

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Outre les apparitions furtives de certains acteurs de The Closer n'ayant pas rempilé en tant que réguliers, on retiendra la présence d'Anthony Ruivivar, alias Carlos Nieto dans Third Watch, dans le rôle d'Ozzy Michaels, l'assistant du procureur qui collabore avec l'unité des enquêtes prioritaires.

    Major Crimes 01x01 - Reloaded


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  • Comme je vous l'annonçais en ouverture de mon dernier article, à l'occasion du lancement de la nouvelle saison, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Après la bonne surprise Go On, je vais donc me pencher aujourd'hui sur la seconde série lancée en ce mois d'août par NBC : Animal Practice.

    Animal Practice 01x01 - Pilot

    Qui, quand, où ?

    Scénario et réalisation à quatre mains pour cet épisode introductif, avec les créateurs Brian Gatewood et Alessandro Tanaka à l'écriture, Anthony et Joe Russo à la mise en scène. Première diffusion par NBC le 12 août 2012.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Justin Kirk (Dr George Coleman), JoAnna Garcia Swisher (Dorothy Crane), Bobby Lee (Dr Yamamoto), Kym Whitley (Juanita), Betsy Sodaro (Angela) et Tyler Labine (Dr Doug Jackson).

    De quoi ça parle ?

    Le docteur George Coleman dirige une clinique vétérinaire depuis plusieurs années. Deux ans après leur séparation, il a la surprise de voir revenir dans sa vie son ex-petite amie Dorothy Crane, qui se trouve être la petite fille de la fondatrice de la clinique et surtout la nouvelle propriétaire des lieux, suite au décès de sa grand-mère. Après avoir observé le manque de respect flagrant de George envers les propriétaires des animaux, Dorothy lui demande de prendre son singe, ses affaires et de quitter la clinique. Mais avant cela, elle sollicite son aide pour opérer une petite chienne que son propriétaire leur avait demandé de piquer pour éviter de payer les frais engendrés par les soins.

    Et j'en pense quoi ?

    NBC, il faut qu'on parle ! Je sais bien qu'il y a à peine quelques jours je saluais ton audace d'avoir fait l'acquisition de la prometteuse Go On, mais tout de même, point trop n'en faut. Il y a une limite entre l'audace et l'inconscience caractérisée !

    C'est bien simple, à la vue du produit fini, j'ai toutes les peines du monde à comprendre comment Animal Practice a réussi à dépasser le stade du script. La théorie la plus plausible me semble être celle du nivellement par le bas, c'est-à-dire que le script en question a sûrement été récupéré en haut de la pile "Daubes innommables" plutôt qu'en bas de celle des "Succès assurés" sur le bureau d'un dirigeant de NBC un lendemain de beuverie. Ou alors, c'est le résultat d'un pari : réussir à mettre à l'antenne une série qui fasse passer Whitney pour un chef-d'œuvre. J'ai pas trouvé d'autre explication, mais si vous avez une théorie à partager, les commentaires sont là pour ça !

    Pour être tout à fait honnête, j'ai presque dû me faire violence pour parvenir à écrire le très bref synopsis du pilote tant il ne s'y passe absolument rien de notable. J'aurais bien commenté l'intrigue, mais encore aurait-il fallu qu'il y en ait une ! Ça relève quand même de l'exploit pour un script écrit à deux ! Pas fichus de trouver une seule idée un tant soit peu intéressante, à défaut de faire dans l'originalité !

    Mettons les choses au clair d'entrée de jeu, Animal Practice n'a de comédie que le nom. Les interminables vingt-deux minutes de ce premier épisode n'ont pas réussi à me décrocher ne serait-ce que l'esquisse d'un sourire. Au passage, ça en dit long sur ma perception du temps : Go On avait filé en un éclair, Animal Practice m'a paru une éternité alors que les deux épisodes font sensiblement la même durée. Si je reprends l'expression anglophone "Time flies when you're having fun", je la complète volontiers d'un "...but it sure as Hell doesn't when you're not!"

    Penchons nous désormais sur le casting et les personnages, si vous le voulez bien. Reprenons les séries évoquées jusqu'ici sur ce blog et étudions donc la liste des acteurs bénéficiant de la place d'honneur dans les crédits : "et James Van Der Beek", "et Kristin Chenoweth", "et John Cho", "et Tyler Labine". Trouvez-moi l'intrus ! Autant il peut me paraître justifié de vouloir mettre en avant les trois premiers, dont la notoriété est établie, autant attirer l'attention sur un collectionneur de comédies pas drôles qui peinent pour la plupart à obtenir une seconde saison me semble une idée tout sauf lumineuse. Pour le coup, c'est limite si j'aurais pas préféré que cette place de choix soit attribuée à la femelle capucin Crystal, dont l'agent est visiblement moins bon négociateur que ceux d'Arnold et Happy, les chiens de Life Goes On et 7th Heaven, qui avaient réussi à obtenir cette reconnaissance en leur temps !

    Car oui, on en est là ! Le singe Rizzo est le personnage le plus abouti de cette sombre mascarade ! Labine, pour sa part, se contente de jouer l'éternel loser auquel George dispensera ses ô combien précieuses leçons de vie tout au cours de l'existence de la série, que l'on espère d'ores et déjà brève.

    En ce qui concerne George, ne nous méprenons surtout pas à son sujet, il n'est en mesure de donner des leçons que parce qu'il est entouré d'une équipe de bras cassés. Soulignons la finesse d'écriture de la psychologie du personnage : un amoureux des animaux qui méprise le genre humain, dont il est pourtant un fin observateur (j'imagine que c'est supposé être novateur parce que Gregory House, lui, n'est pas spécialement fan des animaux), comme s'évertue à nous le montrer l'affligeante scène de l'observation des propriétaires de chiens, qui provoque chez le spectateur une énième sensation de déjà-vu en beaucoup mieux ailleurs (101 Dalmatians, la version animée, voilà où on en est). Je soupçonne d'ailleurs fortement Justin Kirk d'avoir signé son contrat à la va-vite, au choix avant lecture du script à la vue du salaire proposé ou dans un état second après lecture de celui-ci alors qu'il prenait un peu trop à cœur son rôle d'Andy dans Weeds, si vous voyez où je veux en venir !

    Mais attention, George doit quand même avoir une dimension humaine, alors hop, expliquons sa misanthropie par ses déboires sentimentaux avec la fraîche et sensible Dorothy ! La charmante JoAnna Garcia Swisher, arrivée en dernière minute pour remplacer Amy Huberman après l'annonce officielle de la commande de la série, rame tant qu'elle peut pour essayer de faire prendre la mayonnaise, c'est peine perdue ! Il est évident dès l'entrée en scène de son personnage qu'il n'y a absolument aucune alchimie entre elle et Justin Kirk et on se prend à hurler un "Hell Yeah!" emphatique quand l'insupportable Angela se fend d'un "Am I the only one who can sense the sexy tension?" On en vient à espérer pour elle que le taxi dans lequel elle monte à la fin de l'épisode la conduise tout droit au bureau de son agent pour le supplier de trouver moyen d'invalider son contrat. Personnellement, je me suis même dit que c'était bien dommage que le tournage de la seconde saison de Smash soit déjà commencé pour une diffusion à la mi-saison. Elle aurait été parfaite en sœur cadette de Julia et elle sera sans le moindre doute disponible depuis longtemps à l'approche de la mi-saison au vu des perspectives d'avenir d'Animal Practice.

    Je terminerai sur les personnages en disant que je n'ai pas trouvé l'intérêt de ceux interprétés par Bobby Lee et Kym Whitley, si ce n'est celui de mettre des minorités visibles à l'écran. Pour le reste, aucun des deux n'apporte quoi que ce soit à la série pour le moment, et ce n'est pas la simple utilisation dans une scène d'un extrait musical de Cats qui suffira à m'amadouer !

    Inutile de m'attarder plus longuement sur le cas d'Animal Practice, je suis en mesure après visionnage de ce pilote de vous annoncer qu'il a eu raison de ma patience et que même mon indulgence notoire n'y pourra rien : je passerai mon chemin pour la suite, et si je peux me permettre, je vous conseille d'en faire de même.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Le rôle d'Alan Waxman, le propriétaire indigne de la petite chienne, est tenu par Matt Walsh, qui joue Mike dans Veep.

     

    Animal Practice 01x01 - Pilot


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  • Oyez, oyez, amis téléphages ! Les affaires reprennent ! La nouvelle saison est officiellement lancée ! Pour l'occasion, j'ai décidé d'accepter le défi proposé par ladyteruki. Ainsi, cette année, elle et moi allons tous les deux visionner et commenter les pilotes de toutes les nouveautés qu'on pourra se mettre sous la dent. Afin de vous permettre de lire un autre avis que le mien sur chacune de ces nouveautés, vous trouverez donc en bas de chacun de mes articles consacrés à une nouvelle série une bannière sur laquelle il vous suffira de cliquer pour aller consulter l'article de ladyteruki sur le même sujet.

    Rentrons donc, si vous le voulez bien, dans le vif du sujet, avec le premier pilote de cette nouvelle année télévisuelle : Go On.

    Go On 01x01 - Pilot

    Qui, quand, où ?

    Ce premier épisode réalisé par Todd Holland est le fruit de l'imagination de Scott Silveri, le créateur de la série et a été diffusé pour la première fois le 8 août 2012 sur NBC.

    C'est avec qui ?

    La distribution principale est composée de Matthew Perry (Ryan King), Laura Benanti (Lauren Bennett), Julie White (Anne), Suzy Nakamura (Yolanda), Tyler James Williams (Owen), Brett Gelman (Mr. K), Khary Payton (Don) et John Cho (Steven).

    De quoi ça parle ?

    Lorsque Ryan King, présentateur d'une émission de sport à la radio, revient travailler un mois après le décès de son épouse, il se heurte à son patron qui lui ordonne de participer à un groupe de soutien pour les personnes ayant vécu de violents chocs émotionnels. Dans un premier temps sceptique quant à l'intérêt de la démarche, Ryan va rapidement se remettre en question et accepter de venir se livrer chaque semaine à ce groupe d'étrangers.

    Et j'en pense quoi ?

    Que la saison démarre plutôt bien ! Pour rappel, Go On n'est pas seulement la première nouveauté diffusée cette saison, il s'agit également de la première série officiellement commandée cette année, et c'est un choix relativement audacieux que je ne peux qu'approuver. On aura beau ridiculiser NBC pour ses audiences anémiques, je la respecterai certainement pendant encore quelques temps plus que CBS et sa flopée de procedurals à toutes les sauces annuelle.

    Car si la loufoquerie de Go On rappelle sans le moindre doute la douce folie de Community (il n'est d'ailleurs probablement pas anodin que le plan où Ryan vient à la rencontre du groupe le montre devant un encart où le mot Community est mis en évidence), c'est bien face à une série atypique que nous nous trouvons ici. Très vite, le rire cède la place à l'émotion et le reste de l'épisode navigue d'une tonalité à l'autre avec un certain savoir-faire. J'avais évoqué au cours d'un article précédent vouloir rire plus cette année. C'est toujours le cas, mais je suis aussi avant tout un téléspectateur qui marche à l'émotion et j'avoue que ce mélange des genres n'est pas pour me déplaire. C'est en partie ce qui m'avait conquis dans Enlightened, qu'il me tarde de retrouver début 2013, d'ailleurs.

    Ce serait mentir que de prétendre que je ne partais pas avec un a priori positif sur Go On. Le pitch me plaisait, mais c'est à partir des premières annonces de casting que j'ai commencé à me dire que ça sentait plutôt bon. Même si Chandler est en milieu de liste dans mon classement des personnages de Friends par ordre de préférence (que je vous laisse le soin de tenter de deviner en commentaires, tiens !), c'est toujours avec plaisir que je retrouve Matthew Perry, au cinéma ou au détour d'un épisode d'Ally McBeal, de The West Wing ou de The Good Wife et j'avais adoré Laura Benanti dans la bien trop brève The Playboy Club diffusée par la même NBC la saison dernière, donc il était plus ou moins acquis d'office que je jetterais un œil à la série si elle venait à être commandée.

    Néanmoins, ce que j'appellerai "l'affaire New Girl" m'ayant appris à me méfier des bandes-annonces, c'est avec une certaine appréhension que j'abordais le pilote de Go On, ayant lu de brefs commentaires non-spoilants plutôt mitigés sur Twitter ces deux derniers jours. Mes doutes furent rapidement dissipés. Tout en alliant une distribution aux petits oignons de comédiens chevronnés autour du duo central, humour efficace et émotion savamment distillée parce qu'il ne s'agit pas de donner envie au spectateur de s'ouvrir les veines, ce pilote sait rendre ses personnages attachants et nous donner envie de revenir en deuxième semaine pour en apprendre plus à leur sujet. Il me tarde d'ores et déjà de découvrir quelle est la véritable faille de Lauren, car j'ai un peu de mal à croire qu'elle n'a été recrutée pour diriger les séances du groupe qu'en raison de son expérience au sein de l'organisation qu'elle évoque dans l'épisode, du moins je serais un peu déçu si cela devait s'avérer être le cas. J'ai également envie d'en savoir plus sur Anne et Yolanda notamment, et j'aimerais que la série continue à explorer la complicité qui semble naître entre Ryan et Owen.

    Go On ayant su m'ouvrir l'appétit pour la suite du programme, il reste à espérer qu'elle parvienne à maintenir le juste équilibre entre rire et larmes, pas nécessairement la tâche la plus aisée mais sans le moindre doute un exercice intéressant parfaitement géré dans ce pilote prometteur.

    Tiens, je t'ai pas déjà vu quelque part, toi ?

    Parmi les têtes aperçues au fil de cet épisode, on retiendra Allison Miller, rescapée de l'affligeante Terra Nova dans le rôle de Carrie, l'assistante de Ryan, et Bill Cobbs, qui a une filmographie longue comme une file d'attente un jour d'ouverture des soldes, dans celui de George, le vieillard aveugle.

    Go On 01x01 - Pilot


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